[dropcap]D[/dropcap]r Dansa Kourouma, le président du Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC) estime que la fin du régime d’Alpha Condé est une sorte de libération du peuple de Guinée. Il affirme que la crise sociopolitique n’augurait rien de bon pour l’ancien pensionnaire de Sékhoutouréyah.
‘’Je ne pouvais pas dire la forme que ça allait prendre, comment ça va se passer et quand, mais il y avait malaise au sein de la population, une crise de confiance entre l’État et les citoyens. Le troisième élément, c’est qu’il y avait une crise d’hostilité qui a été mise en place par le pouvoir et qui a même affecté l’armée. Dans un tel climat, il est tout à fait possible qu’un coup d’État intervienne’’, indique Dr Dansa Kourouma dans l’émission A la Mohamed Ali sur Djoma TV
Il assure que ‘’toutes les cartes étaient possibles dans une situation de crise constitutionnelle et institutionnelle. Il y a un effet de contamination. Au Mali, il y a eu un coup d’Etat. Le Mali et la Guinée, c’est vraiment deux poumons dans un même corps. Là-bas aussi, ce sont les forces spéciales qui ont pris le pouvoir. Le climat national dépend aussi de l’environnement sous-régional. Et la situation au Mali a eu un impact psychologique sur les militaires guinéens’’.
Selon Dansa Kourouma, Alpha Condé savait que quelque chose se préparait dans l’armée. ‘’Il a peut-être pris les choses à la légère. Un proverbe malinké dit que la petite tige qui vous perce l’œil, vous ne la voyez jamais (…)’’, souligne-t-il, ajoutant ‘’les guinéens ont l’habitude à chaque changement de régime de clamer le slogan de la liberté’’.
‘’La particularité avec le régime d’Alpha Condé, c’est qu’il y avait déjà une crise de légitimité qui était au passage par force d’une Constitution et l’attribution d’un mandat de trop. Ce mandat avait retiré au président Alpha Condé une bonne partie de la légitimité et de la confiance du peuple’’, analyse-t-il.
Après la chute d’Alpha Condé, révèle-t-il, ‘’je me suis senti libéré parce que j’avais à faire avec une situation sociopolitique où personne ne faisait plus confiance à l’autre. C’est une forme de soulagement interne pour moi qui me permettra de rabattre les cartes et mettre les bases d’une véritable démocratie. Pourquoi un président de la République contre la volonté de la majeure partie de la population a pu changer la Constitution malgré les verrouillages ? Nous devons répondre à cette question avant toute réforme constitutionnelle’’.
Le renversement du régime Condé par la junte, il le qualifie de ‘’libération de population. C’est une libération pour le peuple. C’est un coup d’Etat libérateur. C’est un coup d’Etat qui a libéré les guinéens face à un dilemme de l’histoire’’.
‘’Je ne suis pas l’avocat de la junte. Je suis porteur de parole publique. Je m’exprime en tant que leader d’opinions pour présenter de manière objective la situation du pays et donner des arguments qui peuvent amener la CEDEAO à reconsidère sa position. Je suis prêt à faire cela pour la junte qui agit au compte et au nom de la Guinée. Je suis prêt à défendre l’opportunité et le fondement de cette prise de pouvoir pour amener la communauté internationale à avoir une meilleure lecture de la situation’’, s’engage Dr Kourouma.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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