Café africain : Au Sommet G25, le Togo met l’accent sur la transformation


Le 3e Sommet G25 Africain du Café, qui s’est tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie, les 21 et 22 février 2025, marque une étape clé dans la régénération de la filière du café africain. Représentant le chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé, Enselme Gouthon, Secrétaire général du Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC), a réaffirmé la volonté du Togo de jouer un rôle actif dans la redynamisation du secteur et la valorisation du café africain sur les marchés internationaux.

Dans son message, Faure Gnassingbé a salué cette initiative, qui vise à inscrire le café parmi les produits stratégiques de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, tout en appelant à une plus grande intégration de la jeunesse dans la chaîne de valeur.

Un secteur stratégique pour l’Afrique et le Togo

Avec environ 11% de la production mondiale, l’Afrique est un acteur majeur de l’industrie du café. Pourtant, plus de 95% de sa production est exportée à l’état brut, limitant ainsi la valeur ajoutée et les retombées économiques pour les pays producteurs.

« Nous ne le répèterons jamais assez, la caféiculture constitue une filière très stratégique dans l’économie de nos différents pays producteurs d’Afrique. », a rappelé Enselme Gouthon devant les participants.

Pour le Togo, la relance du secteur passe par un plan national de développement de la filière café, adopté en octobre 2024. Celui-ci repose sur plusieurs axes stratégiques à savoir : l’augmentation de la productivité et de la production pour assurer un revenu stable aux producteurs ; l’amélioration de la qualité et du respect des normes environnementales ; la structuration de la commercialisation pour accéder à des marchés plus rémunérateurs ; la transformation locale, avec le soutien du gouvernement aux initiatives industrielles et artisanales ; le rajeunissement et la professionnalisation des producteurs, notamment par l’intégration des jeunes

Dans cette dynamique, le Togo ambitionne d’accroître la consommation locale de son café et d’encourager la transformation sur place. Déjà, huit unités artisanales et semi-industrielles produisent du café moulu, avec l’objectif d’augmenter significativement la capacité de production.

Enselme Gouthon délivrant le message du chef de l’Etat togolais

L’industrialisation et l’emploi des jeunes

Placé sous le thème « Libérer les opportunités d’emplois pour la jeunesse par la régénération de l’industrie africaine du café », le Sommet G25 met en avant le rôle clé du secteur caféier dans la création d’emplois durables. Pour le président Faure Gnassingbé, cette orientation est essentielle :

« Ce sommet permet d’œuvrer à l’inclusion des jeunes et des femmes dans la filière, un enjeu majeur pour l’avenir du café africain. »

En misant sur l’industrialisation et la transformation locale, les pays producteurs peuvent mieux valoriser leur production, générer plus de revenus et attirer les jeunes vers un secteur souvent perçu comme vieillissant.

Engagement du Togo pour un café africain compétitif

Alors que le G25 s’affirme comme une plateforme de plaidoyer pour une meilleure reconnaissance du café africain, le Togo s’engage à contribuer activement aux objectifs du groupe.

« Mon pays, le Togo, jouera pleinement sa partition pour que les ambitions du G25 aboutissent à des résultats concrets. »

Avec cette volonté affirmée de moderniser et structurer la filière, le Togo veut non seulement sécuriser l’avenir de son café, mais aussi participer activement à la transformation du secteur sur le continent.

Le message est clair : l’Afrique ne doit plus être seulement un fournisseur de café brut, mais un acteur majeur de la transformation et de la valorisation de son propre produit.