Le gouvernement togolais régularise le commerce des noix de karité. Depuis le 10 mars, il a décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, l’exportation de ces marchandises pour raison d’approvisionnement.
C’est un avis lancé aux importateurs et exportateurs. Dans un communiqué conjoint en date du 10 mars dernier, les ministres en charge du commerce, de l’économie et de l’agriculture informent que l’exportation des noix de karité est suspendue au Togo.
«…Au regard des difficultés d’approvisionnement des unités de transformation locale, toute exportation de noix ou amandes de karité est suspendue à titre conservatoire, à compter de la date de signature du présent avis », détaille la note.
En effet, avec une production moyenne de 40 000 tonnes par an, le Togo peine à couvrir la capacité des principaux acteurs du secteur, à l’instar de NIOTO et Label d’Or, qui peuvent traiter respectivement 35 000 et 10 000 tonnes d’amandes de karité par an. Le pays dispose d’une dizaine d’unités de transformation en la filière.
Kayi Mivedor-Sambiani, Essowe Barcola et Lekpe Gbegbeni préviennent que « tout manquement à cette disposition est possible de sanctions conformément aux dispositions prévues par les textes en vigueur ».
Noix de karité : importance économique
Le karité (Vitellaria paradoxa), également connu sous les appellations « arbre à beurre » ou « or vert des femmes », est un arbre fruitier de la famille des Sapotacées. Il pousse à l’état sauvage sur une bande de 5 000 kilomètres environ, dans les savanes arborées de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, également surnommée la « ceinture du karité » par les négociants.
Selon un classement récent, le Togo est le septième producteur mondial de karité, représentant 5% du marché d’exportation de karité en Afrique de l’Ouest 1. Dans la filière karité, les femmes représentent 84,9% contre 15,1% d’hommes. Les acteurs de moins de 40 ans représentent 48,5% contre 43,5% pour la tranche de 40 à 60 ans et 8,0% pour les plus de 60 ans.
La filière revêt une importance économique et environnementale particulière pour le Togo de par sa contribution à la résilience des populations rurales face aux changements climatiques.