Le Togo confirme une fois encore son rôle de pionnier pour l’essor du café africain. Le 2 avril dernier, à Abidjan, une cérémonie officielle a consacré la remise de l’Instrument d’Acceptation de l’Accord 2020 de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) par les autorités togolaises. Un geste symbolique et politique qui illustre l’attachement historique de Lomé à cette organisation continentale stratégique.
Lors de cette rencontre, le Togo était représenté par Enselme Gouthon, secrétaire général du Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC), et Awoki Panassa, Haut-Commissaire du Togo à Accra. Côté OIAC, l’ambassadeur Solomon Rutega, secrétaire général de l’institution panafricaine, a accueilli l’acte avec satisfaction et reconnaissance.
Un engagement ancien et constant
Le Togo ne fait pas que participer : il trace la voie. Le pays avait déjà marqué l’histoire de l’OIAC en étant le premier signataire de l’Accord 2020, le 11 mai 2023. Un choix qui témoigne de la constance de Lomé dans la défense des intérêts des pays africains producteurs de café. Ce n’est pas un hasard : dès 1961, le Togo figurait parmi les onze États fondateurs de l’OIAC. Depuis, son implication n’a jamais fléchi.
L’Accord 2020, adopté lors de la 60ᵉ Assemblée générale à Accra et entré en vigueur au cours de la 63ᵉ session en Éthiopie, marque une étape clé dans la refondation du secteur : il met l’accent sur la coopération régionale, la valorisation de la production locale, l’intégration du secteur privé et l’implication accrue des pays consommateurs de café.
L’ambassadeur Solomon Rutega n’a pas manqué de saluer l’appui du président togolais Faure Gnassingbé, ainsi que le travail diplomatique et technique mené par Enselme Gouthon et Awoki Panassa, acteurs de premier plan dans cette dynamique. Le secrétaire général de l’OIAC a également lancé un appel à l’ensemble des pays membres qui n’ont pas encore ratifié l’accord, les incitant à suivre l’exemple togolais pour garantir un avenir durable au café africain.
Café africain : enjeu économique et diplomatique
Le contexte est favorable à la redéfinition des priorités autour du café. En février 2023, lors du sommet de l’Union africaine, la Déclaration de Kampala du G25 a été adoptée, érigeant le café en produit stratégique dans l’Agenda 2063. Dans la foulée, l’OIAC s’est vu attribuer le statut d’agence spécialisée de l’Union Africaine pour le café. Un tournant historique, souligné par la signature en novembre 2024 d’un protocole d’accord avec la Commission de l’UA.
Pour de nombreux pays africains, le café reste une source majeure de devises, mais aussi un levier de développement rural. L’engagement du Togo dans cette dynamique s’inscrit dans une vision plus large : faire du café africain un pilier de souveraineté économique, tout en s’insérant dans une stratégie continentale de transformation et de valorisation des produits agricoles.
En livrant cet Instrument d’Acceptation à l’OIAC, le Togo ne s’est pas contenté d’un geste formel. Il a réaffirmé son leadership diplomatique et économique dans un secteur en pleine mutation. Un signal fort, dans un contexte où le café devient aussi, de plus en plus, un instrument d’influence et de coopération panafricaine.