Les autorités sanitaires tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à la persistance de la malnutrition aiguë chez les enfants.
En 2024, 11 831 cas ont été officiellement pris en charge, mettant en évidence une problématique sanitaire qui touche encore durement certaines régions du pays, notamment le nord.
Avec 5 630 enfants souffrant de malnutrition aiguë pris en charge en 2024, la région des Savanes reste la zone la plus touchée. Cette situation s’explique en grande partie par la vulnérabilité socio-économique persistante et des conditions climatiques difficiles qui affectent l’accès à une alimentation suffisante et équilibrée.
En deuxième position, la zone du Grand Lomé – pourtant plus urbaine – enregistre 1 933 cas, suivie de la région maritime (1 194 cas) et de la Kara (1 169 cas). La région des Plateaux, quant à elle, est celle qui a recensé le moins de cas l’année dernière, avec 847 enfants pris en charge.
Malgré les efforts fournis, les prévisions pour 2025 montrent une hausse attendue, avec 12 387 enfants à prendre en charge dans l’ensemble du pays. Changement notable : le Grand Lomé deviendra la zone la plus concernée, avec 3 108 cas prévus, dépassant la région des Savanes (2 707 cas attendus).
Les autorités sanitaires prévoient également 2 324 cas dans la région des Plateaux, 2 125 dans la Maritime et 2 123 dans la région de la Kara, illustrant une répartition plus homogène du phénomène, qui touche désormais toutes les régions.
Une mobilisation multisectorielle nécessaire
Face à cette crise silencieuse mais lourde de conséquences, le gouvernement appelle à une mobilisation renforcée, non seulement du secteur de la santé, mais aussi de ceux de l’agriculture, de l’éducation et de la protection sociale.
La malnutrition chez l’enfant reste un défi de santé publique majeur. Sans prise en charge adéquate, elle augmente considérablement les risques de mortalité, freine le développement cognitif et compromet l’avenir de milliers de jeunes Togolais. Pour les autorités, l’enjeu est clair : prévenir la malnutrition, c’est investir dans le futur du pays.