Entre scepticisme et patriotisme, les partis togolais réagissent



La désignation du président Faure Gnassingbé comme médiateur de l’Union africaine dans la crise opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique, notamment dans les rangs de l’opposition.

Pour l’Alliance nationale pour le changement (ANC), dirigée par Jean-Pierre Fabre, cette annonce est accueillie avec indifférence, voire scepticisme. Le parti estime que le chef de l’État « cherche à polir son image internationale pendant que les problèmes du Togo restent entiers ». L’ANC s’interroge également sur l’utilité d’une telle médiation dans un conflit aussi complexe, qui dépasse, selon elle, le cadre bilatéral entre Kinshasa et Kigali.

À l’inverse, d’autres partis de l’opposition se montrent plus mesurés, voire favorables. Innocent Kagbara, président du Parti démocratique panafricain (PDP), a salué cette désignation comme une reconnaissance du rôle diplomatique croissant du Togo en Afrique. Il appelle à « dépasser les clivages partisans » pour soutenir une initiative qui « honore la diplomatie togolaise ».

Même son de cloche du côté de l’Union des forces de changement (UFC), qui voit dans cette mission une suite logique du leadership apaisé prôné par le président togolais depuis plusieurs années. « La stabilité dont bénéficie le Togo peut inspirer d’autres pays en crise », a estimé Sena Alipui, vice-président de l’UFC.

Enfin, le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) a salué la mission, tout en soulignant la nécessité de cohérence entre la diplomatie extérieure et la gouvernance interne. « Promouvoir la paix en Afrique, oui. Mais cela doit aller de pair avec une démocratie inclusive et un dialogue sincère à l’intérieur du pays », a rappelé Jonas Siliadin, président du MPDD.