Togo : S&P relève la note souveraine à ‘B+’, sur fond de perspectives économiques solides




(Togo First) – L’agence de notation S&P Global Ratings a relevé vendredi 18 avril 2025, la note souveraine du Togo de , assortie d’une perspective stable, en mettant en avant une croissance économique soutenue et une amélioration des équilibres budgétaires.

Cette décision intervient alors que le pays affiche l’une des croissances les plus soutenues de la région ouest-africaine. Selon les projections de S&P, le produit intérieur brut (PIB) devrait progresser en moyenne de 6 % par an jusqu’en 2028. Une performance qui devrait s’appuyer sur une consommation privée en hausse, une inflation contenue et des investissements dans les infrastructures clés. Le pays a fait preuve de résilience face aux chocs externes récents, notamment la pandémie de Covid-19 et les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, a indiqué l’agence de notation. 

, a indiqué S&P dans son communiqué. 

Au cœur de ce dynamisme : le port en eau profonde de Lomé, dont le trafic a atteint 30 millions de tonnes en 2024, contre 14 millions en 2016. Près de 70 % de cette activité est lié au transbordement, ce qui consolide la position grandissante du Togo comme hub logistique régional, au cœur des échanges ouest-africains. Dans le même temps, la plateforme industrielle d’Adétikopé commence à attirer des acteurs privés, locaux et internationaux, spécialisés dans la transformation du coton, du soja ou la production textile.  , selon S&P, soit environ 160 milliards FCFA. 

Sur le plan des finances publiques, le Togo semble amorcer une trajectoire plus soutenable. En 2024, le déficit budgétaire s’est établi à 4,6 % du PIB, contre 6,7 % un an plus tôt. Le gouvernement prévoit un retour au seuil des 3 % à l’horizon 2027, grâce à une hausse des recettes fiscales et une rationalisation des dépenses d’investissement.  S&P note que la dette publique, après avoir fortement augmenté ces dernières années dans le sillage du Covid et de la guerre en Ukraine, devrait progressivement diminuer pour atteindre environ 52 % du PIB en 2028, contre près de 60 % actuellement.

Autre évolution notable : la volonté des autorités de rééquilibrer leur stratégie de financement. Après des années de forte exposition au marché régional, marqué par des taux d’intérêt élevés et des échéances courtes, Lomé cherche à s’orienter vers des ressources extérieures à coût réduit. En 2025, le pays a déjà sécurisé 200 millions de dollars auprès de la Banque mondiale, et prévoit deux prêts commerciaux garantis pour un total de 350 millions d’euros.

Pour autant, plusieurs vulnérabilités subsistent. Le revenu par habitant demeure faible et l’économie reste largement informelle, pointe S&P. Les tensions sécuritaires au nord, en lien avec les crises qui secouent le Burkina Faso et le Niger voisins, pourraient aussi accroître la pression budgétaire, selon l’agence basée à Washington.