Le gouvernement togolais mise sur une restructuration ambitieuse de ses filières café et cacao à l’horizon 2030 pour stimuler la production, encourager la transformation locale et dynamiser l’économie rurale. Le Comité de coordination des filières café et cacao (CCFCC), dirigé par Enselme Gouthon ne cesse d’oeuvrer dans cette perspective.
Face aux défis agricoles et économiques, le Togo entend donner un nouveau souffle à ses deux filières emblématiques : le café et le cacao. Adoptés en octobre 2024, de nouveaux plans de développement visent à accroître la production, à soutenir la transformation locale et à renforcer la chaîne de valeur de ces cultures stratégiques d’ici 2030.
Premiers jalons visibles dès 2025 : le nombre de boutures de caféiers distribuées aux producteurs grimpera de 490 325 à 800 000 unités, soit près du double. Le cacao bénéficiera également de ce regain d’attention, avec une augmentation des cabosses distribuées de 23 770 à 30 000 unités.
Structuration des filières café et cacao et soutien aux producteurs
La région des Plateaux, bastion historique du café et du cacao togolais, demeure au cœur de cette dynamique. L’objectif affiché est clair : structurer toute la filière, du champ à la transformation, pour créer de la richesse, favoriser l’essor d’emplois décents en milieu rural, et capter davantage de valeur ajoutée au niveau national.
La stratégie repose sur plusieurs piliers : la régénération des plantations, l’amélioration de la fertilisation, le renforcement de la protection phytosanitaire, et surtout, la mise en place de mécanismes de financement adaptés aux petits exploitants, souvent vulnérables face aux aléas climatiques et aux fluctuations des prix.
Deuxième et troisième produits d’exportation du pays après le coton, le café et le cacao ont déjà bénéficié ces dernières années de multiples interventions publiques. Et les premiers résultats sont encourageants : selon le ministère de l’Agriculture, la production de café est passée de 23 106 tonnes en 2021 à 27 336 tonnes en 2023, tandis que celle du cacao a progressé de 15 782 à 19 476 tonnes sur la même période.
Un levier pour l’économie rurale
Dans un contexte de forte demande internationale pour des produits certifiés et durables, le Togo cherche désormais à renforcer la compétitivité de ses filières, tout en soutenant une agriculture plus résiliente et plus inclusive.
Avec ce nouvel élan, Lomé affiche sa volonté de faire du café et du cacao es moteurs de croissance économique. Ces deux produits sont également des vecteurs de transformation sociale, redonnant de la vigueur aux territoires ruraux.
Un pari ambitieux pour un pays qui veut s’affirmer davantage sur la carte des exportateurs africains de café et de cacao dans les années à venir.