Une étude scientifique menée par l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) sur des cas de mortalités inhabituelles de caféiers dans la région des Plateaux vient de livrer ses conclusions.
Le Centre de recherche zone forestière (CRAF), en charge de l’enquête, a mis en évidence l’action dévastatrice de foreurs de tige du caféier comme principale cause du dépérissement observé dans plusieurs plantations.
Au total, sept espèces différentes de foreurs ont été identifiées. Ces insectes xylophages s’installent à l’intérieur des tiges, creusent des galeries en consommant les tissus végétaux, ce qui perturbe la circulation de la sève et provoque un dessèchement progressif de la plante jusqu’à sa mort.
Les dommages sont jugés importants : dans une parcelle d’un hectare comptant 1 300 caféiers, 175 tiges étaient infestées, soit un taux de perte estimé à 13 %. Ce niveau de destruction est jugé élevé pour un seul groupe de ravageurs, selon les experts de l’ITRA.
Le principal problème posé par ces foreurs réside dans la discrétion de leur cycle de développement. Leurs attaques sont difficilement détectables à l’œil nu, car elles se déroulent à l’intérieur même des tiges, sans symptômes externes précoces. Lorsqu’elles deviennent visibles, le mal est déjà avancé, rendant les traitements plus complexes.
Danyi Dzogbégan, épicentre de l’alerte
La localité de Danyi Dzogbégan a été identifiée comme foyer principal de l’infestation. Des actions de maîtrise ont permis d’y contenir la progression des ravageurs, mais l’alerte est désormais étendue à l’ensemble des zones caféières de la région.
Un système de surveillance a été mis en place pour détecter rapidement toute nouvelle apparition et éviter une généralisation du phénomène.
La filière café fait partie des priorités agricoles du gouvernement togolais. En 2024, 490 325 boutures de caféiers ont été distribuées aux producteurs. Pour 2025, l’objectif est de porter ce chiffre à 800 000, dans une logique d’intensification et de relance durable du secteur.
Face à la menace des foreurs, des mesures de sensibilisation, de contrôle phytosanitaire et de sélection variétale seront intégrées aux actions de vulgarisation.