Déboutée dans sa demande de report des élections municipales, l’Alliance nationale pour le changement (ANC), formation de l’opposition dirigée par Jean-Pierre Fabre, s’engage finalement dans la campagne électorale.
L’objectif affiché : mobiliser les électeurs pour sanctionner par les urnes le régime en place et ses alliés.
Dans un discours offensif prononcé lors du lancement de la campagne, Isabelle Améganvi, vice-présidente du parti, a appelé les électeurs à ne voter ni pour les listes du régime ni pour celles de ses « affidés », incluant les indépendants et certains partis dits d’opposition jugés proches du pouvoir.
« Vous devez sanctionner dans les urnes tous ceux qui n’ont de cesse d’utiliser les forces de sécurité pour opprimer, brutaliser et violenter la population », a-t-elle martelé.
L’ANC accuse le régime de dilapider les ressources nationales, de violer les lois, de museler les institutions de la République, et de vouloir transformer le pays en une monarchie politique à travers ce qu’elle qualifie de « coup d’État permanent ».
Pour la formation, cette participation n’est pas un reniement, mais un acte de résistance démocratique. Le parti entend contrer l’occupation totale des espaces sociopolitiques et administratifs par le pouvoir en place et ses relais.
« Ces élections se tiennent dans une atmosphère de résistance. L’ANC dit non à ces dérives autocratiques en s’engageant résolument dans cette bataille aux côtés de la société civile et d’autres forces politiques », a déclaré Mme Améganvi.
L’ANC entend faire de ces municipales une étape vers une reconstruction du pays, autour de la cohésion sociale et du développement local. Pour la vice-présidente du parti, les électeurs ont une occasion décisive de reprendre la main.