Togo : la filière bio appelée à s’aligner sur les nouvelles normes européennes et américaines




(Togo First) – Le Togo, deuxième exportateur africain de produits biologiques vers l’Union européenne (UE) derrière l’Égypte (selon des données de la Commission européenne en 2020), entend maintenir sa dynamique. Pour y parvenir, les acteurs de la filière, notamment du soja, de l’ananas et d’autres produits, sont invités à renforcer leurs pratiques afin de se conformer aux nouvelles exigences de certification imposées par l’UE et le département américain de l’Agriculture (USDA).

L’appel a été lancé, lundi 11 août 2025 à Lomé, par l’Association nationale des commerçants exportateurs de soja (ANCES-Togo), lors d’une rencontre réunissant producteurs, transformateurs et exportateurs. Ces derniers devront s’approprier les dispositions du règlement européen et les normes américaines NOP, qui imposent une conformité accrue, un suivi rigoureux de la traçabilité et des standards de qualité renforcés. Celles-ci ont pour objectif de préserver un accès durable aux marchés internationaux, en particulier celui européen, dans un contexte de concurrence mondiale plus structurée.

Pour Kokou Tewou, vice-président de l’ANCES-Togo, ces nouvelles règles représentent à la fois un défi et une opportunité. Elles impliquent des systèmes de contrôle plus stricts, le respect de critères techniques exigeants et un renforcement de la chaîne de traçabilité, tout en ouvrant la voie à des marchés à forte valeur ajoutée.

Parmi les évolutions, Badr El Fartass, directeur général de Contrôle et Certification des Produits Biologiques (CCPB) au Maroc, cite la limitation à 2000 membres par groupe de producteurs (contre aucune limite auparavant) et un plafond de 5 hectares de surface cultivés par petit producteur, contre une absence de restriction jusqu’ici.

Premier exportateur de produits biologiques en Afrique de l’Ouest et deuxième à l’échelle continentale vers l’UE, le Togo risque de voir son positionnement fragilisé si ses opérateurs ne s’adaptent pas rapidement. «  », a insisté M. Tewou, rappelant que l’enjeu dépasse la simple conformité réglementaire et concerne la pérennité même des exportations togolaises.

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