La deuxième Enquête sur les exploitations minières artisanales et à petite échelle (EMAPE-2) est en cours à travers le Togo. Un communiqué conjoint des ministères de la Planification, de l’Administration territoriale et de l’Énergie en date du 7 novembre situe le cadre de cette opération. L’enquête vise à mesurer l’activité des exploitations minières artisanales et à petite échelle, afin d’évaluer leur contribution à l’économie nationale.
Pendant tout le mois de novembre, des enquêteurs sillonnent les zones minières artisanales du Togo, carnets à la main et tablettes sous le bras. Leur mission est de dresser le premier portrait statistique fiable et exhaustif de l’orpaillage et des autres activités extractives à petite échelle, longtemps reléguées aux marges de l’économie officielle.
Cette 2e enquête sur les exploitations minières artisanales marque une étape cruciale dans la volonté des autorités togolaises de « faire entrer l’informel au cœur du calcul de la richesse nationale ».
Jusqu’ici, l’or, le phosphate, le manganèse ou encore le quartz extrait par des milliers de travailleurs informels n’apparaissaient que partiellement, voire pas du tout, dans les comptes nationaux. Une omission de taille, alors que le secteur artisanal représente, selon les estimations les plus prudentes, plus de 70 % de la production minière locale, avec des ramifications dans les services, le commerce transfrontalier, et même la finance informelle.
Les exploitations minières artisanales et le rebasage
L’EMAPE-2 s’inscrit dans le cadre du rebasage des comptes nationaux conformément au Système de comptabilité nationale 2008 des Nations unies. Menée par l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), cette opération vise à actualiser la structure de l’économie togolaise en intégrant notamment les activités numériques, les services informels… et l’extraction minière artisanale.
Les enquêteurs, identifiables grâce à leurs badges officiels et leurs gilets siglés INSEED, interrogeront exploitants, contremaîtres, négociants, transporteurs et même les propriétaires fonciers dans les cinq régions du pays.
Le gouvernement insiste sur deux points capitaux. D’abord la confidentialité absolue des réponses, garantie par la loi statistique n°2011-014 ; et l’obligation morale des acteurs du secteur de coopérer, non pas par contrainte, mais par « responsabilité citoyenne ».
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