Foire de Lomé : Réflexion sur l’avenir à l’heure des partenariats public-privé


Dans le cadre de la 20ᵉ Foire de Lomé (FIL), le CETEF a ouvert, mardi, sa série de réflexions stratégiques sur l’avenir de l’événement à traverse son premier panel, consacré aux partenariats public-privé (PPP). Le panel a réuni décideurs publics, acteurs économiques et partenaires privés. Tous cherchaient à répondre à une même interrogation : comment bâtir un modèle durable pour assurer la pérennité, la modernisation et le rayonnement régional de la FIL ?

  • Une Foire de Lomé devenue un évènement stratégique
  • Le secteur privé réclame plus de lisibilité

Le thème retenu, « Partenariats public-privé : quel cadre durable pour l’avenir de la FIL ? », sonnait comme un constat. Après 40 ans d’existence, la foire doit s’adapter à un environnement économique plus concurrentiel, plus numérique et plus exigeant.

Une Foire de Lomé devenue un évènement stratégique

Prenant la parole au nom du Centre togolais des expositions et foires (CETEF), Judith Radji Djeri, directrice marketing et communication, a plaidé pour une refondation du partenariat entre l’État et le secteur privé. Face à la montée en puissance des grandes foires africaines et à la professionnalisation des salons économiques, Lomé, selon elle, ne peut plus se permettre l’immobilisme.

« Aujourd’hui, les exigences de compétitivité imposent un nouveau modèle de collaboration plus dynamique, plus innovant et surtout plus durable », a-t-elle résumé, avant de rappeler la nature profondément complémentaire des rôles : au public, la vision et le cadre institutionnel ; au privé, la capacité d’innovation, l’agilité opérationnelle et parfois l’investissement financier.

Pour la responsable du CETEF, l’enjeu est désormais de créer un cadre contractuel clair et équilibré, capable de sécuriser les engagements, de renforcer la confiance mutuelle et d’améliorer l’expérience des visiteurs comme des exposants. En creux, il s’agit aussi d’inscrire la FIL dans une logique de long terme, au-delà du seul calendrier événementiel.

Le secteur privé réclame plus de lisibilité

Côté patronat, le ton a été direct. Représentant le Conseil national du patronat (CNP), Aboki Vignon a appelé à cesser les arrangements informels pour bâtir un véritable cadre contractuel entre partenaires. « Il faut aujourd’hui formaliser ce qui se faisait de manière empirique », a-t-il insisté, plaidant pour une clarification des responsabilités, des obligations et des contreparties de chaque acteur.

Pour le patronat, la modernisation de la Foire de Lomé passe d’abord par une gouvernance lisible et sécurisée, seule à même de rassurer les investisseurs et d’attirer des partenaires de poids. Dans un contexte de compétition accrue entre capitales commerciales africaines, la FIL doit se positionner comme une plateforme crédible, structurée et rentable.

Cette réflexion intervient au moment où la Foire de Lomé célèbre ses 20 éditions, échelonnées sur quatre décennies. Mais l’heure n’est plus seulement à la commémoration. Comme l’ont rappelé plusieurs intervenants, Lomé ne peut se contenter de son héritage. Elle doit désormais se projeter vers une foire plus connectée, plus inclusive et plus tournée vers l’intégration régionale.

Les débats engagés mardi se poursuivront avec deux autres panels. Le premier, le 4 décembre, portera sur l’innovation et la digitalisation des foires commerciales. Le second, le 9 décembre, invitera à une relecture critique de quatre décennies d’histoire de la FIL.