Une campagne utile face à des comportements qui peinent à évoluer



À l’approche des fêtes de fin d’année, période traditionnellement marquée par une forte hausse du trafic et des accidents de la route, les appels à la prudence se multiplient. Les autorités entendent ainsi prévenir le pire dans un contexte où la mobilité s’intensifie et où les comportements à risque restent fréquents.

Dans cette optique, la direction de la formation civique a lancé une campagne de sensibilisation baptisée « Zéro accident », axée sur la promotion du port du casque. L’initiative vise non seulement à exhorter conducteurs et passagers de motos à porter un casque, mais surtout à le porter correctement, afin qu’il remplisse pleinement son rôle de protection.

Toutefois, si la campagne est saluée pour son intention, son impact réel suscite des interrogations. Sur le terrain, beaucoup estiment que le changement durable des comportements des motocyclistes reste peu probable sans un contrôle plus rigoureux et des sanctions effectives. Le non-respect du port du casque, l’excès de vitesse et l’indiscipline routière demeurent profondément ancrés dans les habitudes.

Parallèlement, d’autres voix s’élèvent pour appeler les autorités à assumer pleinement leur part de responsabilité en garantissant de meilleures conditions de sécurité routière. Aux grands carrefours de la capitale, notamment à Lomé, les municipalités sont invitées à veiller au bon fonctionnement des feux de signalisation, un élément essentiel pour réduire les risques d’accidents.

Sur de nombreuses artères, ces feux sont défectueux, mal synchronisés, voire totalement inexistants, exposant les usagers à des risques élevés de collision. 

La situation est particulièrement préoccupante au carrefour d’Adakpamé, sur le grand contournement, où les usagers dénoncent un dysfonctionnement grave : les feux vert et rouge s’allument simultanément, plongeant conducteurs et motocyclistes dans une confusion totale, sans savoir s’ils doivent s’engager ou s’arrêter.

Dans ces conditions, la sensibilisation, aussi nécessaire soit-elle, ne saurait suffire. Sans infrastructures fiables, signalisation fonctionnelle et application stricte du code de la route, les campagnes de prévention risquent de produire des effets limités. La sécurité routière repose autant sur le civisme des usagers que sur l’action concrète et cohérente des autorités.