Renouveau, responsabilité et autres vœux politiques recyclés



Le président de la Convergence patriotique panafricaine (CPP), Adrien Béléki, a pris la parole pour inviter les forces de l’opposition à « tirer les leçons du passé » et à entamer la nouvelle année sous le signe du renouveau, de la responsabilité et, sans surprise, des bonnes intentions.

Un message familier, presque rituel. Comme chaque début d’année, l’opposition est appelée à renforcer son expérience collective, son sens du devoir public et sa détermination à construire un avenir meilleur pour les générations présentes et futures. Des objectifs nobles, répétés avec constance… depuis des années.

Dans sa déclaration, le leader de la CPP exhorte les acteurs politiques et institutionnels à privilégier le dialogue constructif, la stabilité responsable et des réformes utiles, le tout dans le respect de l’esprit du régime parlementaire désormais en vigueur. Une feuille de route généreuse, mais toujours sans calendrier, ni méthode clairement définie.

Adrien Béléki Akouété a également réaffirmé l’engagement de son parti à œuvrer, par le débat démocratique, l’action parlementaire et la mobilisation citoyenne, à l’avènement d’un Togo réconcilié, prospère et solidaire. Là encore, les mots sont bien choisis, soigneusement empilés, et parfaitement consensuels.

La CPP renouvelle par ailleurs son attachement aux valeurs de démocratie, de responsabilité parlementaire, de justice sociale et de souveraineté nationale. Des valeurs unanimement partagées dans les discours, mais dont l’application concrète semble, elle, toujours renvoyée à plus tard.

Tout en mettant en garde contre l’immobilisme, le président de la CPP semble oublier que ces déclarations, devenues presque traditionnelles, peinent à produire le moindre frémissement sur le terrain politique. À force d’appels solennels sans actions visibles, le risque n’est peut-être pas tant l’immobilisme que l’usure… des mots eux-mêmes.

Car au final, si les discours changent rarement, la réalité politique, elle, continue d’avancer – ou de stagner – sans sembler très impressionnée par ces éternels vœux de renouveau.