
La Convention démocratique des peuples africains (CDPA) a encore sorti le miroir, lundi, pour le tendre au pouvoir togolais. Verdict sans surprise : le pays serait une « démocratie de façade ». Une formule devenue aussi familière que les discours de fin d’année, mais qui continue d’être répétée avec un sérieux imperturbable.
« Nous devons faire en sorte que la différence entre ce qui est proclamé par le régime et ce qui est vécu par les populations soit dissipée », a déclaré Brigitte Adjamagbo-Johnson, secrétaire générale de la CDPA.
La responsable politique appelle donc à un changement de stratégie de l’opposition. Là encore, rien de révolutionnaire. Cela fait des années que l’opposition annonce des « nouveaux départs », des « tournants décisifs » et des « moments historiques ». Sur le terrain, l’histoire se répète surtout.
Car l’opposition, autrefois capable de mobiliser les foules, a perdu de sa superbe. Elle cherche sa boussole, tout en se regardant souvent le nombril. L’union tant proclamée reste un slogan creux : chaque leader veille jalousement sur son pré carré, comme un agriculteur en saison sèche. Résultat : beaucoup de réunions, peu de cohérence, et encore moins de résultats.
Pendant ce temps, la population, elle, a changé de priorités. Les grands discours politiques ne font plus rêver. Les Togolais semblent davantage préoccupés par des sujets jugés plus terre-à-terre : le pouvoir d’achat, l’éducation des enfants, l’accès aux soins. Des détails, sans doute, pour ceux qui vivent de déclarations et de communiqués.
Ainsi va la vie politique au Togo : un régime accusé de jouer la démocratie comme on joue une pièce de théâtre, et une opposition qui critique le décor sans réussir à monter une nouvelle scène crédible. En attendant, le public, lassé, a quitté la salle pour s’occuper de choses plus urgentes. Comme manger, se soigner et préparer l’avenir.
