Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) accuse les autorités de la transition de vouloir s’éterniser au pouvoir. Cellou Dalein Diallo assure que des initiatives sont en cours pour contraindre la junte à respecter ses engagements.
A la question de savoir s’il regrette d’avoir soutenu le CNRD dès les premières heures du coup d’Etat, Dalein répond : ‘’Non ! Compte tenu du contexte qui prévalait, surtout la foi et la confiance que je portais sur le discours du colonel Doumbouya d’alors. Dans son discours de prise du pouvoir, il a affirmé haut et fort qu’il mettrait fin à l’instrumentation de la justice, au piétinement des droits de citoyens, il ferait des élections et remettrait le pouvoir à ceux que le peuple choisira. C’est ce serment, cet engagement très fort que j’ai soutenu’’.
Près de trois ans après la chute d’Alpha Condé, l’ancien Premier ministre accuse la junte de vouloir s’éterniser au pouvoir. ‘’C’est l’une des sources de ma déception, c’est de ne pas vouloir respecter cet engagement pris devant le peuple de Guinée, la communauté internationale. Je croyais fermement que cet engagement allait être respecté. Mais, il y a une tendance à vouloir rester aussi longtemps possible au pouvoir. Puisque visiblement, le retour à l’ordre constitutionnel est reporté aux calandres grecques. Ça, c’est une déception non seulement de l’UFDG, de l’ANAD mais aussi tout le peuple de Guinée’’.
‘’Nous ne pouvons pas rester assis et laisser des militaires qui n’ont aucune légitimité. Parce que toute leur légitimité était tirée de cet engagement à restituer le pouvoir aux civils dans un délai raisonnable par des élections libres et transparentes. Donc, la population guinéenne est dessus d’abord de la mauvaise gouvernance, de la restriction des libertés. Ils ont procédé au retrait des agréments des principales radios et télévisions du pays. Parce que ceux-là étaient critiquent par rapport à leur gouvernance’’, martèle le président de l’UFDG sur RFI.
A l’en croire, ‘’ce n’est pas le FNDC seul qui menace (de manifester). Il y a la naissance de ce qu’on a appelé récemment Union sacrée où les principaux partis, y compris ceux qui étaient allés soutenir la junte. Aujourd’hui, ils sont déçus et se rendent compte que la junte n’est pas de bonne foi. Elle veut garder le pouvoir aussi longtemps que possible et peut-être définitivement. Aujourd’hui, c’est le peuple de Guinée tout en entier qui est déterminé à user de tous les moyens pour contraindre la junte à respecter les engagements qu’elle a pris devant la Guinée et la communauté internationale. Tous les moyens légaux y compris les manifestations des places publiques. Et s’il n’y a pas la satisfaction de cette revendication majeure, les forces vives ont décidé de demander le départ de la junte et la mise en place d’une transition civile’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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