Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) s’est prononcé ce mardi 21 mai sur la récemment médiatique du Premier ministre Bah Oury relative au glissement du calendrier de la transition qui doit prendre fin le 31 décembre 2024.
Face à la presse, Ibrahima Diallo, le responsable des opérations du FNDC, a rappelé qu’après la prise du pouvoir par le CNRD, le 5 septembre 2021, ‘’la majorité acteurs politiques ont choisi d’accorder le bénéfice du doute à la junte quant à sa volonté de respecter ses promesses de ne pas reproduire les erreurs du passé et d’œuvrer au rétablissement de l’ordre constitutionnel en organisant des élections libres et transparentes’’.
M. Diallo souligne que ‘’la junte a par la suite privilégié des actions unilatérales au détriment d’approches inclusives et concertées avec les forces vives de la nation dans la gestion de la transition. Cette déviation des engagements initiaux a suscité des craintes quant à la sincérité des intentions du CNRD et à son réel attachement à son engagement de départ’’.
Alors que le Premier ministre évoque l’impossibilité d’un retour à l’ordre constitutionnel au cours de l’année 2024, le responsable des opérations du FNDC dit à qui veut l’entendre que les militants pro-démocratie veilleront au respect de la date de la fin de la transition fixée au 31 décembre 2024
‘’Aujourd’hui, mardi 21 mai 2024, nous sommes à 223 jours de la fin de la transition, soit 7 mois’’, prévient-il, ajoutant que ‘’prolonger la transition dans cette instabilité sociopolitique revient à prolonger la souffrance du peuple de Guinée’’.
Il condamne ce qu’il qualifie de ‘’déclarations conflictogènes de M. Bah Oury qui frisent l’arrogance et du mépris vis-à-vis du peuple de Guinée et de ses forces vives de la nation. Bah Oury s’inscrit malheureusement dans la continuité des facteurs qui ont grippé cette transition : l’unilatéralisme dans les prises de décision, le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités, le rejet et l’exclusion des acteurs socio-politiques importants pour la vie de la nation et pour la réussite de cette transition’’.
A l’en croire, ‘’le bon sens aurait voulu qu’après sa nomination, le Premier ministre prenne contact avec les acteurs socio-politiques pour impulser la dynamique d’un dialogue constructif à afin d’évaluer de façon objective le processus et convenir, ensemble, des solutions pour apaiser la transition’’.
A son âge et avec son parcours, il estime que Bah Oury ‘’devrait consacrer son séjour à la primature pour rechercher, dans la mesure du possible, de solutions pour contribuer à apaiser la transition dans l’intérêt général, plutôt que de privilégier ses propres intérêts et sa longévité à la primature au détriment de la paix et de la stabilité du pays’’.
Tout en soulignant que l’actuel chef du gouvernement a le choix entre ‘’trouver sa place du bon côté de l’histoire ou graver son nom dans les pages sombres de l’histoire de cette transition’’, Ibrahima Diallo annonce que le FNDC s’opposera ‘’fermement à toute idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national’’.
D’ici là, il exhorte le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, ‘’à ne pas écouter ceux qui ont soif de pouvoir, qui veulent profiter des privilèges du pouvoir pour le discréditer lui et sa parole, car il y a encore des guinéens qui croient qu’il tiendra son engagement’’.
Il rappelle au locataire du palais Mohamed 5 que ceux qui avaient demandé à ‘’Dadis Camara de rester au pouvoir et de se présenter comme candidat, les auteurs des slogans : ‘Dadis doit rester’, ‘Dadis ou la mort’’ sont libres aujourd’hui de leurs mouvements et vaquent à leurs occupations pendant que Dadis croupit en prison, abandonné par ses soutiens de circonstances’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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