Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) estime que l’idée d’une candidature du colonel Mamadi Doumbouya devient de plus en plus plausible. Aliou Bah exhorte le chef du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) à poser des actes allant dans le sens du respect de ses engagements.
L’homme politique estime que ‘’tous ceux qui lui font miroiter la possibilité de passer par la roublardise pour ne pas respecter ses engagements sont ses ennemis dont il doit se débarrasser. En janvier 2025, la junte doit quitter le pouvoir. Le pouvoir sera dans les mains d’un président civil élu’’.
Aliou Bah fait remarquer que ‘’nous sommes à un an de cette échéance. Qu’est-ce qui a été fait concrètement par rapport au processus électoral qui est le chemin par lequel on sort de la transition. Dans le processus électoral, il y a des délais qui sont incompressibles qu’on ne peut pas rattraper. L’idée d’un glissement est inacceptable à plus forte raison l’hypothèse d’un glissement’’.
Il ajoute, d’un ton ferme, que ‘’s’ils veulent, ils peuvent fabriquer tous les arguments du monde. Ils ne peuvent pas justifier un quelconque retard pour obtenir un report et que cela leur soit acceptable. Ça les fragilise davantage. Dès le début, toutes les forces politiques et sociales se sont mobilisées pour leur faire des propositions’’.
Plus de 2 ans après le coup d’Etat du 5 septembre, M. Bah constate qu’’on nous fait croire qu’il y a des gens qui travaillent sur la constitution. Mais la question constitutionnelle ne se règle pas entre copains. Des gens non élus ne peuvent pas se réunir, travailler un document et dire : ‘voici la constitution de notre pays’. Ils sont en train de fragiliser le pays’’.
Dans son discours aux Nations Unies, il estime que le colonel Doumbouya ‘’devait montrer qu’il s’est engagé à ramener la Guinée à l’ordre constitutionnel conformément à ses engagements. Il devait dire ce qui a été fait, ce qui reste à faire et réitérer son engagement d’officier militaire. Lorsqu’un officier s’engage, c’est un serment solennel. Donc, ça a du sens. Le fait d’être orienté dans le panafricanisme, de souveraineté, de remise en cause de la démocratie, c’est des histoires. Pourquoi nous distraire avec des choses comme ça ?’
Il invite le chef de la junte militaire à ne ‘’pas attendre que la crise atteigne un certain niveau pour se parler. On sait ce qui s’est passé en 2007 avant que le général Lansana Conté n’accepte de nommer un Premier ministre. On ne peut pas continuer de cette façon’’.
‘’Si vous continuez sur cette direction, vous vous mettez en danger’’, prévient-il, assurant que ‘’les mêmes qui vous ont conduit dans cette direction, vont vous abandonner. Au moment où vous avez besoin d’avoir un soutien, il n’y aura plus personne. Tous ceux qui clamaient Dadis, ils ne lui rendent même pas visite aujourd’hui en prison. Il ne faudra pas attendre que ça soit trop tard pour se mettre à regretter’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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