Les forces vives se braquent contre la junte : ‘’Nous ne parlerons plus au niveau interne avec un acteur local’’


Etienne Soropogui de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) a révélé, ce mercredi 3 mai, quelques éléments qui ont fait capoter le dialogue entre le gouvernement et les forces vives sous la médiation des religieux. Il assure qu’il n’est plus question de discuter avec les autorités de la transition en l’absence des partenaires techniques et financiers de la Guinée. 

Le leader du mouvement Nos valeurs communes, membre de l’ANAD, assure que les forces vives de Guinée ont suffisamment montré leur bonne foi en acceptant de discuter durant deux mois avec le Premier ministre sous la médiation des chefs religieux.

Pour ce qui est de la question préjudicielle autour de la libération de Abdoul Sacko avant tout dialogue, Etienne Soropogui assure que le Premier ministre Goumou avait fait preuve de bonne foi.

‘’Le Premier ministre a appelé devant nous des responsables de la gendarmerie, à peine, ils ont décroché. On s’est posés des questions. Est-ce qu’on peut continuer ces discussions dès l’instant que leur premier responsable est incapable de régler ce petit problème. Il n’avait aucune marge de manœuvre. Il était de bonne foi, on le sentait. Il est resté 4h de temps d’horloge en train de manœuvrer dans tous les sens’’, révèle-t-il dans Mirador.

“Quand nous sommes arrivés, nous avions des préalables qui étaient connus de tous. La difficulté autour de ces préalables, à part la levée de nos contrôles judiciaires, c’était aussi la question en lien au retour des grands leaders, des mastodontes Elhadj Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré. A un moment donné, selon ce que nous avons appris, des accords avaient été trouvés sur la question en lien avec la levée de nos contrôles judiciaires. De même pour la libération de nos frères que Foniké, Ibrahima Diallo, Billo Bah et Saikou Yaya Barry’’, ajoute-t-il.

Ce membre des forces vives assure que le Premier ministre n’avait aucune marge de manœuvre pour accéder à leurs préalables et manquait de soutien dans son gouvernement.

‘’A notre première rencontre avec le Premier ministre, il était venu avec une délégation du gouvernement composé des ministre Mory Condé, Morissanda Kouyaté. On s’est rendu compte au fur et à mesure des discussions que ces derniers ne venaient plus. Il était tout seul. A un moment donné,  on a même appris qu’au sein du gouvernement, certains étaient hostiles à ce qu’il continue de discuter avec nous. Quelques ministres auraient même dit qu’il perd son temps là-bas’’, révèle M. Soropogui.

‘’Deux mois après, ce qu’on vient nous servir à la table de dialogue, c’est d’attendre le retour du ministre Charles Wright. C’est ce que le Premier ministre nous a dit’’, ajoute-t-il.

Il assure qu’il n’est plus question pour les forces vives d’entamer une quelconque discussion avec le gouvernement sans la médiation internationale.

‘’Il n’est plus admissible pour nous de discuter au niveau domestique avec un quelconque acteur. C’est fini. Si les religieux n’ont pas été capables, des gens que nous respectons qui étaient engagés à tout faire, à travailler pour mettre ensemble, nous ne parlerons plus au niveau interne avec un acteur local, c’est terminé ça. Parce que ça ne sert à rien du tout’’, assure-t-il.

‘’Si nous devons dorénavant aller dans le cadre des discussions avec ce gouvernement, cela doit se faire directement avec nos partenaires, parce qu’on perd notre temps inutilement, on n’obtiendra rien. Accepter de discuter avec le Premier ministre, c’était aussi une stratégie. Quand nous avons accepté d’aller discuter avec lui en faisant violence sur nous, on savait qu’on n’allait absolument rien obtenir. Mais il fallait montrer au peuple de Guinée que nous sommes de bonne foi’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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