Le camp d’Alpha Condé menace de bouder les obsèques de Djénè Kaba : ‘’Si le corps est mis dans les mains des autorités guinéennes, on ne s’en mêlera pas’’


Alors que des pourparlers avaient permis de rapprocher les positions de la famille d’Alpha Condé et celle de son épouse pour le rapatriement du corps de Hadja Djené Kaba, la fuite de l’audio sur un entretien téléphone l’ex-président et Gnalen Kaba, fille de l’ancienne Première dame de la République vient tout chambouler.

Sur les antennes de la radio FIM FM, le responsable de la coordination du RPG Arc-en-ciel en Haute Guinée, Taliby Dabo est revenu sur la polémique autour du rapatriement de la dépouille mortelle de Djénè Kaba. Extraits.

Ça fait 4 jours que je ne suis pas reposé, les allers et retours auprès de la belle famille. On devait pratiquement finir par s’entendre aujourd’hui sur un programme commun entre la famille de l’époux et celle de la défunte. Il y a eu première rencontre hier à Mafanco où les parties se sont vraiment remerciées. Il a été décidé qu’aujourd’hui, puisqu’on était à Mafanco, on va se rendre à 10h30 dans la belle-famille. Cette fois-ci, il s’agit de s’entendre sur un programme commun qui va être officiel pour les funérailles de Hadja Djénè Kaba. C’est très dommage qu’on ne peut plus faire cela.

On croyait qu’on avait à faire avec la belle-famille et que ce sont les parents qui décidaient. Mais depuis hier, on a compris que ce sont les enfants qui décident. Pourtant, le mariage c’est entre les parents, pas entre les enfants. Donc cela a complètement changé le programme et je pense que dans les heures qui suivent, vous allez peut-être apprendre la position de la famille de la défunte, mais aussi celle de l’époux. J’ai été vraiment malmené, frappé par l’audio que j’ai entendu.

L’audio qui chamboule tout…

L’audio a été préparé et orienté. Ça devrait nous amener à ce point de recul ou alors à la suspension de tout ce qui a été engagé comme processus qui nous amenait vers les funérailles de Hadja Djéné Kaba (…). Ce n’est pas seulement la famille de l’époux, mais aussi la famille de défunte. Je crois que tout le monde n’est pas d’avis avec ce que la fille a dit. L’audio interprète clairement que chez eux, c’est l’enfant qui décide et non les parents. Et puisqu’on n’a plus à voir avec les parents et qu’on veut nous amener à faire avec les enfants, je crois que cela n’est plus à faire. Le message de l’audio voudrait aussi dire : ‘Attention, s’il n’y a pas eu divorce, c’est par rapport à autre chose maintenant. Je récupère la dépouille de ma maman et je mets à la disposition des nouvelles autorités et nous allons faire les funérailles de ma maman’. C’est simplement un détournement.

Contacts avec la fille de l’ex-Première dame…

Je n’ai pas échangé seulement qu’avec Gnalen. J’ai échangé avec tous ceux qui me liaient avec leur maman. Non seulement j’ai échangé avec Gnalen, mais aussi avec Saran.  Je n’ai pas échangé isolément, il y avait des témoins à côté. Je ne suis un menteur et elle sait bien que je ne mens pas. Mais ce qui reste clair, cette position elle l’a dit non seulement à moi, à l’avocat d’Alpha et à Alpha lui-même.  Donc je crois qu’elle ne peut pas renier cela. Je crois qu’elle a changé d’avis ou elle  a voulu simplement nous amener à ce qu’elle a voulu publier hier. C’était un enregistrement orienté qui a été envoyé pour être publié. Cela a beaucoup de significations. Mais elle a voulu simplement dire que dans la famille de Hadja Djené Kaba, ce sont les enfants qui décident et non les parents.

La volonté de Gnalen…

Gnalen a appelé Alpha Condé pour lui dire que le corps de sa maman va partir directement à Conakry. Elle a dit que le corps ne passe non seulement pas par la Turquie, mais elle voudrait aussi que les funérailles de sa maman soit faites par les nouvelles autorités. Elle n’a pas agi seule.

Quand l’avocat d’Alpha Condé est entré en contact avec elle il a été renvoyé. Après, il est entré en contact avec l’hôpital américain. Dans un premier temps, le directeur de l’hôpital a dit : ‘D’accord, il n’y a pas de problème. Nous allons faire le transfert vers la Turquie’. Après le directeur a  dit qu’il a reçu des instructions de Quai d’Orsay pour remettre  à Gnalen et à l’Etat guinéen.

Le peuple sait qu’Alpha Condé a tout fait pour voir sa femme et cela n’a pas été possible. C’est une force et un détournement qui ont fait que le corps ne peut pas aller malheureusement en Turquie (…). Le président Alpha Condé avait accepté de changer l’itinéraire. Au lieu que le corps ne passe par Bamako, il a accepté qu’il vienne à Conakry.  On aurait dû accepter qu’il voit le corps de sa femme. Il a dit qu’il prend en charge les frais (…). Pour des raisons que nous savons, le déplacement du président Alpha Condé pour Paris n’est même pas possible. Si cela était possible, il l’aurait fait. De toutes les façons, quand le mari demande le corps de sa femme, même s’il est à Jakarta, je crois que c’est lui qui définit l’itinéraire (…). Si le corps est mis dans les mains des autorités guinéennes, on ne s’en mêlera pas. Parce que ça serait un détournement’’.

Par Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 662 78 58 57/[email protected]