Bah Oury au FNDC : “les manifestations intempestives sont contre-productives”


Alors que le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a appelé à une manifestation ce jeudi 20 octobre dans le Grand Conakry, le président de l’Union des démocrates pour la renaissance guinéenne (UDRG), dit à qui veut l’entendre, que les protestations de rue sont contre-productives. Bah Oury persiste et signe que certains acteurs politiques et de la société civile ne veulent pas que cette transition réussisse

“Les manifestations intempestives sont contre-productives. Après mon retour d’exil, j’avais indiqué que le fait de faire des manifestations rituelles avec chaque jour des lots de morts et de destructions, c’est contre productif, il faut changer de méthode. Les guinéens en ont ras-le-bol de tout ce qui peut les empêcher de vivre tranquillement en sécurité. Ils en ont bavé par rapport à des manifestations qui ont été sanctionnées par des tueries. Je parle en connaissance de cause”, indique l’ancien ministre de la Réconciliation dans Ring Politique sur Sabari FM.

Pour étayer ses propos, Bah Oury rappelle qu’il a été le président de la commission d’organisation de la manifestation des douloureux événements du 28 septembre 2009. “Donc je sais ce que j’ai vu et je sais évaluer ce qui peut être positif, négatif ou contre-productif par rapport à une cause qui en principe devrait être nationale. Je ne souhaite pas que la Guinée ressemble au Mali ou au Burkina dans le contexte actuel. Il faut évoluer dans le sens de la recherche d’un consensus permettant la stabilité”, suggère-t-il. 

Le président de l’UDRG accuse des leaders d’opinions de reprendre les mêmes pratiques au temps d’Alpha Condé pour saboter la transition.

“Il y a des gens qui ne veulent pas d’un dialogue constructive dans ce pays. Les 10 ans de gouvernance d’Alpha Condé ont induit une culture de chantage et de prise en otage avec des accords politiques qui étaient tout simplement des moyens de dire: ‘Si tu ne me donnes pas telle chose, je vais faire ceci’. Ça fait des deals, du marchandage au détriment des lois de la République et ils ont cru que cela peut continuer encore”, dénonce-t-il.

“Or, le CNRD a dit niet. Les méthodes d’hier ne seront plus opérationnelles. D’où le fait que certains voient la réalité d’aujourd’hui avec les yeux d’hier. Parce qu’ils ne se rendent pas compte que le contexte social et politique a totalement changé”, martèle Bah Oury. 

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info

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