Alors que l’ultimatum de la CEDEAO prévu le 22 octobre arrive à grand pas, le porte-parole du gouvernement affirme que les autorités de la transition ne se focalisent pas sur le durcissement des sanctions contre la junte militaire au pouvoir. Ousmane Gaoual Diallo souligne la nécessité de doter la Guinée d’un fichier électoral consensuel qui, à l’en croire, constitue le nœud du problème.
‘On fait ce qu’on a à faire, on ne se focalise pas sur l’idée des sanctions. La CEDEAO ne peut pas construire la CEDEAO par des sanctions. Sinon, on ne serait pas là. Sous le régime d’Alpha Condé, les chefs d’Etats de la CEDEAO se sont mobilisés combien de fois ? Alpha a dit : ‘Je ne vous reçois pas’. Mais cela a changé quoi ? On a continué à souffrir. Donc il faut faire attention’’, indique le porte-parole du gouvernement.
A qui veut l’entendre, Ousmane Gaoual dit que ‘’ce n’est pas avec des sanctions qu’on gouverne. Ce que nous voulons, c’est d’expliquer encore notre position pour qu’elle soit comprise. Depuis 30 ans, les crises politiques en Guinée sont structurées autour de la contestation du fichier électoral. Ça c’est un fait. Aucun parti politique ne dira que ce n’est pas vrai. Toutes nos crises sont liées à un fichier électoral qui est mal ficelé et qui donne des résultats qui sont contesté’’.
Le porte-parole du gouvernement assure que pour ‘’régler ça, il faut lier le fichier électoral à celui de l’état civil. Chaque année, ceux qui ont 18 ans, on les extrait pour constituer le corps électoral (…). Au Burkina et Mali, la question du fichier électoral ne se pose pas. Le Mali a un problème de sécurité. Une grande partie de son territoire échappe à l’autorité publique, le Burkina Fasso aussi. Si demain par malheur, ces forces négatives devaient arriver dans leurs capitales, on parlerait de la fin de la transition’’.
Ousmane Gaoaul Diallo persiste et signe que ‘’les problèmes maliens et burkinabé ne sont pas les mêmes problèmes que nous avons. Nous avons un problème de confiance entre les acteurs à cause du fichier électoral, du cadre juridique et institutionnel pour sortir de la transition. Les autres sont confrontés à des problèmes sécuritaires’’.
‘’Si nous nous dôtons d’un fichier électoral consensuel adossé à un processus qui est contrôlable par tous, si cela se fait en 10 mois, le 11ème mois, on lance les élections. D’ailleurs, on a dit aux gens de la CEDEAO, que nous sommes ouverts pour écouter leurs experts, qu’ils viennent analyser les dossiers. Si ce qu’on a mis, est-ce qu’on est capables de faire ça en 5 ou 6 mois, nous, on est preneurs. La durée de la transition n’est pas une question tabou pour nous’’, lance-t-il à l’endroit de l’organisation sous-régionale.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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