[dropcap]L[/dropcap]e célèbre écrivain guinéen et lauréat du Grand Prix de la Francophonie 2017 de l’Académie française, Tierno Monenembo, qui vient de publier un nouveau roman « Saharienne Indigo » au Seuil, ne rate pas d’occasions pour critiquer les dirigeants qui se sont succédé à la tête de la Guinée.
Tierno Monenembo en colère…
Invité samedi dans « Littérature sans frontières » sur RFI, le lauréat du prix Renaudot en 2008 a laissé entendre qu’il est en colère contre tous ceux qui ont dirigé la Guinée.
‘’Je suis complètement fâché avec la Guinée, mais pas la Guinée en tant que peuple. La Guinée en tant que système politique. Nous n’avons eu que des idiots au pouvoir depuis l’indépendance. Des idiots dans le sens vrai du terme. Des gens sans esprit, sans cœur, sans morale, sans vision. Ils ont fait de ce beau pays cette ordure d’aujourd’hui’’, martèle-t-il au micro de la « Radio mondiale ».
Malgré sa colère qu’il ne cache point, Monenembo rassure qu’il ‘’adore les guinéens, surtout les guinéennes. Elles sont formidables et courageuses. Ce sont elles qui tiennent le pays. Elles se lèvent à 5h du matin pour vendre de petits fruits et légumes pour envoyer leurs enfants à l’école. Sans elles, il n’y aura pas de Guinée’’.
Toutefois, déplore-t-il, ‘’la Guinée est un enfer pour les femmes. Et c’est vrai. Le pire ennemi de la femme en Guinée, c’est le papa. C’est lui qui donne sa fille en mariage dès l’âge 12 à 13 ans. A 20 ans, elle a 3 à 4 enfants, puis est répudiée. La femme en Guinée, c’est du kleenex, on s’en sert et on jette. Toute la société est en panne parce que la moitié de la société est marginalisée, écrasée et bâillonnée’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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