[dropcap]L[/dropcap]e cardinal Robert Sarah n’est pas pour une transition de courte durée. Il affirme que le processus en cours doit être mis à profit pour de ‘’reconstruire l’homme guinéen afin de lui redonner une structure morale et une discipline solide’’.
Le cardinal Robert Sarah à propos du chronogramme de la transition
‘’Pourquoi sommes-nous impatients de voir réduit le temps de la transition ? Pourquoi nos organisations sous-régionales et continentales ou internationales s’acharnent-elles à exercer une pression sur le CNRD pour organiser dans un bref délai des élections rapides ?’’, s’interroge le cardinal Sarah dans son homélie de la messe pour la paix, l’unité, la réconciliation et la prospérité de la Guinée.
Le prélat, près de 4 mois après la chute d’Alpha Condé et l’avènement du CNRD au pouvoir se demande ‘’quel est le vrai problème de la Guinée en ces temps où nous sommes, et depuis toujours ? N’est-ce pas un problème de développement, d’aménagement de meilleures conditions de vie pour nos populations après l’échec des partis politiques qui ont conduit le pays à la faillite ?’’
Il dit à qui veut l’entendre que ‘’les élections ne résoudront pas les problèmes de fond. Au contraire, elles enliseront le pays dans la misère exécrable. Notre histoire guinéenne illustre bien ce que j’affirme ici. L’urgent aujourd’hui, ce ne sont pas les élections : c’est de reconstruire l’homme guinéen, lui redonner une structure morale et une discipline solide’’.
Il indique au colonel Mamadi Doumbouya que ‘’la Guinée doit résister à toute pression étrangère. Personne d’autre que le guinéen lui-même ne construira le bien-être de la nation guinéenne. Ce n’est pas de l’entêtement, c’est du réalisme et la conscience de nos responsabilités’’.
‘’Loin de moi de vouloir donner l’absolution au CNRD pour tout ce qui advient ou adviendra dans sa gouvernance et la conduite de notre pays. Mais ne faut-il pas avouer que les chantiers ouverts d’urgence sur tous les fronts, dans tous les domaines de la vie de notre nation, répondent aux besoins immédiats de notre population, et en matière de développement et de rassemblement de tous les secteurs de la vie nationale’’, précise-t-il.
A ceux qui sont pressés de voir la transition prendre fin, Robert Sarah demande : ‘’Ne sommes-nous pas plutôt impatients d’occuper des places dans des institutions qui n’ont jamais joué leurs rôles dans le contexte de notre pays, mais dont certains membres influents ont largement bénéficié de la manne financière allouée au développement économique et social du pays ?’’.
Avant d’enchainer avec une autre question : ‘’Ne sommes-nous pas pressés de reprendre la même danse de la ‘Mamaya’ au rythme des promesses scandées par des responsables irresponsables qui doivent rendre compte de leur gestion au peuple usé et fatigué par l’attente des promesses devenues des mirages à l’horizon de l’histoire de notre pays ?’’
Le vendredi 31 décembre, le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya a rassuré les uns et les autres que le Conseil national de la transition (CNT) proposera un chronogramme consensuel. Il affirme que ‘’chaque force politique et sociale de notre pays s’y reconnaîtra. Il nous proposera une nouvelle constitution. Cette constitution consensuelle sera adoptée par référendum’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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