[dropcap]E[/dropcap]n séjour à Paris, le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a rencontré le président français le vendredi 15 octobre 2021. Interrogé par nos confrères de RFI, il s’est prononcé sur la médiation qu’il a entreprise auprès des nouvelles autorités de Guinée pour obtenir la libération d’Alpha Condé.
Quand le journaliste Alain Foka lui fait remarquer qu’il a approuvé le coup d’Etat militaire contre Alpha Condé, Embaló répond sans ambages : ‘’Moi je suis un démocrate. Malgré qu’Alpha Condé et moi, on ne s’aime pas, je ne peux pas soutenir un putsch’’.
‘’Il n’y a pas un putsch nécessaire malgré qu’Alpha avait déjà 95 ans, la manière dont il a conduit le pays, la division ethnique qu’il a fait, ça ne peut pas me donner le plaisir de soutenir un putsch. Moi, j’ai laissé au camp mon uniforme militaire de général pour redevenir civil. Le putsch est démodé’’, assure-t-il.
Le dirigeant bissau-guinéen révèle qu’il échange de manière régulière avec les présidents maliens et guinéens. ‘’Doumbouya, on a parlé même avant-hier. Aujourd’hui, c’est un chef de l’Etat (…). J’ai parlé avec mon jeune-frère Doumbouya. Je dois me rendre incessamment à Conakry. Le président de la Sierra Léone était là-bas. Nous sommes des voisins. Parfois, il ne faut pas juger la réaction, mais la provocation. On dit cela dans l’armée. Le président Alpha Condé, son âge aussi n’a pas joué en sa faveur et son tempérament. Il s’était fait trop d’ennemis’’, souligne-t-il au micro de RFI.
Il confirme avoir initié des actions de médiation pour obtenir la libération d’Alpha Condé. ‘’Le président Sassou-Nguesso] est parmi les premiers à dire qu’il pouvait acceuillir le président Alpha, son ami de longue date d’Alpha Condé. Erdogan m’a appelé. Beaucoup de chefs d’Etat ne connaissaient pas Doumbouya. J’ai cherché son numéro et je lui ai dit : ‘Mon frère, il faut tenir en considération l’âge d’Alpha’.
A la question de savoir où doit résider l’ancien président guinéen, Embalo indique que ‘’c’est Alpha et les nouvelles autorités guinéennes qui le savent. Le président Erdogan de la Turquie m’avait qu’il pouvait prendre Alpha pour voir son médecin. Le président Sassou-Nguesso, je ne l’ai jamais vu aussi triste que le jour où Alpha Condé est tombé’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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