À Kpalimé, les acteurs du café-cacao à l’école de la ZLECAf


Le 7 août dernier, la salle de conférence du Grand Hôtel du 30 Août à Kpalimé s’est transformée en agora économique pour les acteurs du café-cacao. Producteurs, acheteurs et responsables de coopératives de café et de cacao ont répondu présents à l’appel du Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC) pour une journée de formation consacrée à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). L’activité a permis de démystifier cet accord panafricain et en mesurer les enjeux pour le Togo.

Près d’une centaine de participants – dont 41 acheteurs membres du SIACCTO et 48 représentants de la FUPROCAT – ont suivi les exposés de Batchassi Katchali, directeur du Commerce extérieur au ministère du Commerce. Un formateur rodé aux négociations commerciales internationales, qui a décortiqué pour l’assistance les subtilités de l’accord. M. Batchassi était revenu sur l’historique, l’architecture juridique, les règles d’origine, la libéralisation progressive du commerce des biens et des services, et traitement des produits sensibles.

Entrée en vigueur en mai 2019, la ZLECAf ambitionne de créer un vaste marché de 1,3 milliard d’habitants, en abolissant graduellement 90 % des droits de douane sur les produits originaires d’Afrique. Les échanges ont officiellement démarré en janvier 2021, portés par un protocole de neuf annexes, allant de la facilitation des échanges aux mesures phytosanitaires.

Opportunités et menaces pour le secteur café-cacao

Pour les filières café et cacao togolaises, l’accord promet une ouverture vers de nouveaux débouchés régionaux, la diversification des partenaires et la réduction de la dépendance extérieure. Mais le tableau comporte aussi ses ombres : faible capacité de production, manque de conformité aux normes, coûts élevés et difficultés d’accès au financement. Sans un renforcement compétitif, les PME togolaises pourraient perdre du terrain face aux grandes firmes africaines mieux structurées.

Mesures de sauvegarde, dispositifs d’accompagnement à l’export, prospection de marchés africains, amélioration de la qualité des produits… Le formateur a insisté sur l’urgence d’une stratégie nationale coordonnée pour tirer parti de la ZLECAf et atténuer ses effets négatifs.

Au terme de la session, les participants ont salué l’initiative et promis de relayer les acquis de la formation au sein de leurs organisations. Un pas de plus pour faire des filières café-cacao togolaises non seulement des acteurs locaux, mais aussi des compétiteurs continentaux.