Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) assure les autorités n’ont posé aucun acte allant dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel, après plus d’un an de transition. A l’allure où vont les choses, Aliou Bah redoute un échec du processus transitoire en Guinée.
Après huit mois à l’étranger, le leader du MoDeL est rentré à Conakry en début de semaine. Commentant ce jeudi 13 avril l’actualité politique du pays, Aliou Bah a laissé entendre que la transition prend une allure inquiétante.
‘’On tend vers la deuxième année de transition, on n’a pas de visibilité sur ce qu’on a comme essentiel sur la transition à savoir le processus qui mène au retour à l’ordre constitutionnel. Ceci est inquiétant dans la mesure où une transition, plus elle prend du temps, plus elle s’enlise’’, assure-t-il dans Mirador.
‘’Quand c’est comme ça, vous avez des difficultés à faire passer. Parce que les chefs d’Etat de la sous-région, l’œil international au regard de tout cela, c’est de dire : ‘si vous voulez rester pendant trois ans, quatre ans, ça veut dire que vous en train d’envoyer un message comme quoi, on n’a plus besoin d’être élu pour exercer un mandat dans un pays’’’, ajoute-t-il,
Cet acteur politique se dit inquiet de la conduite actuelle de la transition. ‘’Une transition au-delà de deux ans devient déraisonnable. C’est pourquoin il ne fallait pas se refermer dans ce piège, parce que jusqu’à présent, on n’a pas posé les actes allant dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel. Et l’inquiétude, c’est que même s’il y a un dialogue qu’on souhaite, nous participons à ce processus de négociation,s il y a des opérations à mener dans le cadre du processus électoral qui seront très difficiles de compresser, d’autant plus que nous n’avons de temps pour le faire’’, précise M. Bah.
‘’Ça veut dire que le temps joue en défaveur des autorités de la transition, en défaveur de la démocratie parce qu’il s’agit de la question de la stabilité politique et sociale du pays. Nous avons perdu beaucoup de temps sur des choses qu’on pouvait faire parallèlement. Les autorités de la transition avaient les bonnes cartes, mais qui ont été très mal jouées’’, poursuit le président du MoDeL.
Il assure que la junte a intérêt à prendre des dispositions pour amorcer le processus pour le retour à l’ordre constitutionnel. ‘’Le train ne peut marcher que sur les rails. Et les rails de la transition, c’est le processus électoral. Maintenant, tout ce qui se fait est accessoires. Le retour à l’ordre constitutionnel, c’est par le fait des élections. On devait mettre en place un organe de gestion des élections. Mais je rappelle que nous n’avons pas encore une constitution. Donc, nous n’avons pas le cadre législatif qui nous permet d’avoir une visibilité sur l’ensemble des enjeux électoraux’’, analyse Aliou Bah.
‘’Et tout le monde sait qu’organiser les élections locales, législatives et présidentielles, ce n’est pas une simple opération simple (…). C’est dans ce sens qu’il faut aller. Mais tout ceci ne peut se faire qu’à travers une volonté politique. Je trouve qu’on a perdu beaucoup de temps, c’est préjudiciable pour la stabilité du pays et la réussite de cette transition’’, conclut-il.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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