Près d’un an après le coup d’Etat du 5 septembre, des acteurs de la classe politique et de la société civile sont à couteaux tirés avec les autorités de la transition. Une frange des forces vives réclame un dialogue franc et sincère avec le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) pour une réussite de la transition.
L’ancien ministre de la Réconciliation nationale affirme que les bisbilles entre la junte militaire au pouvoir et certains acteurs politiques sont tout à fait normales.
‘’Dans une transition, il y aura toujours des oppositions. En 2009, les oppositions étaient moindres puisqu’il y avait un consensus politique plus ou moins fort au niveau de la classe politique. Il y avait des différends. Certains comme l’UFR de Sidya Touré, voulaient qu’on aille directement à l’élection présidentielle pour raccourcir les délais. L’UFDG, dont j’étais le premier vice-président, et le RPG d’Alpha Condé, voulaient que nous organisions d’abord les législatives’’, révèle Bah Oury.
Malheureusement, poursuit-il, au mois de juin 2009, ‘’il y a eu un comité ad-hoc qui a été mis en place, a renversé tout ce qui était initié au début. Ce comité a dit qu’on va directement à l’élection présidentielle. Et là, c’était un coup de poignard contre tous les démocrates. Parce qu’on avait dit qu’il faut organiser les législatives pour pacifier le pays et permettre dans une certaine mesure que l’élection présidentielle ne soit pas passionnellement orienté vers les questions ethnocentristes’’.
Le président de l’Union des démocrates pour la renaissance guinéenne (UDRG) rappelle que ‘’certains étaient pressés d’aller à la présidentielle. On a eu le résultat que nous avons eu avec la volonté du CNDD d’avoir un candidat à l’élection présidentielle et le 28 septembre 2009’’.
Revenant à la transition actuelle, Bah Oury assure que ‘’les décisions concernant une transition sont très difficiles. Il faut faire attention. Vous pouvez mettre le doigt dans quelque chose et ça risque de vous amener dans une autre direction totalement opposée. Actuellement, le clivage ethnique est plus fort. Le consensus politique a disparu. Les antagonismes ont été exacerbés. Les tenants des privilèges hier sont dans une large mesure inquiétés. Cette opposition fait que c’est difficile de ramener les questions simplement à des questions concernant la transition’’.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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