Alors que le secteur bancaire et financier a connu une grève mercredi à l’appel les syndicats SYNBANK (banques, établissements financiers et assurances) et SYNASSUR (cadres et employés des assurances), le gouvernement togolais réagit. Pour Gilbert Bawara, le ministre en charge du travail et du dialogue social, « les conditions d’une grève régulière, pour les motifs spécifiques évoqués, n’étant pas remplies« .
- Syndicats entame une grève
- La carte de la médiation
Depuis un an, le climat social est tendu au sein de SUNU Bank-Togo. En septembre 2024, la direction de l’établissement avait enclenché une procédure de licenciement pour motif économique visant 120 salariés, invoquant des difficultés financières persistantes. Une annonce qui avait aussitôt suscité la contestation des syndicats du secteur bancaire et ravivé les tensions sociales dans un secteur déjà fragile.
Syndicats entame une grève
Après plusieurs rounds de négociations, les ministères des Finances et du Travail ont réussi à réduire l’ampleur du plan social. Désormais, seuls 42 agents seraient concernés par le licenciement, assorti de mesures d’accompagnement promises par la direction de SUNU Bank.
Les concessions de l’employeur n’ont pas suffi à calmer les esprits. Le SYNBANK et le SYNASSUR, principales organisations syndicales du secteur, exigent toujours l’annulation pure et simple du plan de licenciement, qu’ils jugent « sans fondement réel et sérieux ». Le 21 août 2025, ils ont déposé un préavis de grève, menaçant de paralyser le secteur bancaire, financier et des assurances les 24, 25 et 26 septembre.
À leurs revendications s’ajoute la demande de l’annulation des poursuites visant un délégué du personnel d’Ecobank-Togo. Ce dernier fait l’objet, selon le gouvernement, d’une procédure disciplinaire interne régulière, tandis que les poursuites judiciaires sont initiées par un client de la banque.
La carte de la médiation
Réunis le 23 septembre 2025 avec les ministres concernés, les syndicats ont entendu un appel ferme à la responsabilité. Le ministre Gilbert Bawara a exhorté les organisations à « reconsidérer leur mot d’ordre » et à renoncer à la grève, estimant que les conditions d’une cessation régulière d’activités, pour les motifs évoqués, « ne sont pas remplies ».
Derrière ce bras de fer se profile un enjeu plus large : la stabilité sociale d’un secteur stratégique pour l’économie togolaise. Si la réduction du nombre de licenciements constitue une avancée, les syndicats campent sur leurs positions et le spectre d’une mobilisation reste entier.
La balle est désormais dans le camp des représentants syndicaux, appelés à arbitrer entre fermeté revendicative et pragmatisme négociateur, sous l’œil attentif d’un gouvernement déterminé à éviter une nouvelle crise sociale dans la finance togolaise.
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