Dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre, le commandant Aboubacar Diakité alias Toumba était ce mercredi à la barre. À cette occasion, l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara est revenu sur les premières heures de la prise du pouvoir du CNRD et la désignation du chef de la junte après la mort du général Lansana Conté. Extraits…
‘’Dadis et Sekouba Konaté étaient des rivaux (…). Le général Konaté avait la force et ses hommes étaient pour le fait qu’il prenne le pouvoir. Donc Dadis est arrivé au camp Alpha Yaya Diallo alors que le général Konaté était basé là-bas. On m’appelait de partout. Pendant ce temps, le général Toto avait pris le camp. Il a pris le bataillon char et l’artillerie (…). Quand je suis venu, tous les officiers étaient au bataillon dans la salle de réunion. Et le pouvoir avait été pris par le général Toto Camara. Dadis, Konaté et tous les officiers étaient assis. Toto présidait la réunion et le colonel Tiègboro assurait le secrétariat. C’était fini. Mais, moi j’ai pris Dadis, on avait fait un pacte, il m’avait vraiment rassuré et puis, je l’aime. Lorsque je jure sur le Coran, je ne reviendrai plus en arrière.
Quand je suis venu, j’ai dégagé le garde du corps qui était dehors. J’ai brisé la porte et je suis rentré. Il y a eu un silence. Finalement, le général Toto a dit : ‘Ça c’est de l’indiscipline’. J’ai dit quoi. ? Là où tu es assis, tu ne bouges pas (…). J’ai remué l’arme et je lui ai dit ‘flanque-toi’. Je suis parti vers Tiègboro, j’ai ramassé ses notes. Ils ont tous fui. Maintenant, mon patron Dadis s’est approché. Dès je le quitte, les Boundouka et Cie viennent l’effrayer Dadis. Quand je reviens, ils fuient.
J’assurais la sécurité totale pour montrer que Dadis est président. Après, on s’est rendus au BATA. Pivi aussi cherchait à voir si on ne s’entend pas, il prend [le pouvoir]. Quand on est arrivés au BATA, Dadis s’est assis et je me suis arrêté derrière lu8. Pendant tout ce temps, les Toto n’ont pas obéi. Tiègboro est venu, je ne sais pas par comment, mais je l’ai vu parler à Dadis. Là aussi, je le ramasse là-bas et je lui dis depuis quand il se comporte de cette manière.
Il fallait démembrer totalement Toto pour montrer que Dadis est le président. Il était question d’arrêter le commandant de bataillon des chars. Grand Co est parti la nuit, il n’a pas pu. Après, je suis parti, j’ai pris le commandant et je l’ai envoyé. Quand je suis parti prendre le commandant du camp Alpha Yaya Fotedi, Toto a compris qu’il fallait nous rejoindre.
Par la suite, le capitaine Dadis, Grand Co, le général Konaté et moi, on s’est assis. Maintenant, on a dit qui doit prendre le pouvoir. Le président Dadis dit ‘oui, Toumba qu’est-ce que tu dis ?’. J’ai dit ‘toi et général Konaté, vous êtes nos grands mais je pense que Konaté t’avais promis qu’il allait te céder le pouvoir’. Grand Co a dit : ‘Oui ! Oui !’. Donc on est devenus deux contre Konaté et le capitaine est devenu le président. Voici comment le CNDD est né. Des gens ont mouillé le maillot pour en arriver là. Marcel était l’un de nos piliers, il a travaillé pour mobiliser les hommes’’.
Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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