Des émissaires du colonel Assimi Goita attendus à Conakry. La Guinée et la Mauritanie sont les pays frontaliers du Mali qui ont refusé de se plier aux sanctions de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) infligées à la junte malienne. C’est dans ce cadre que le colonel Assimi Goita envisage de déployer à Conakry des émissaires pour, dit-on, renforcer les liens séculaires.
Selon le président du Haut conseil des maliens de Guinée, les ministres maliens de l’Administration du territoire et de la décentralisation ; des Transports et infrastructures ; de l’Economie et des finances, des Mines, de l’énergie et de l’eau, le directeur de cabinet du président de la transition et d’autres personnalités du CNT sont attendus lundi à Conakry pour rencontrer avec les autorités guinéennes.
‘’Ils sont porteurs d’un message de son Excellence Assimi Goita auprès de son frère, le colonel Mamadi Doumbouya. Après ici, ils vont se rendre en Mauritanie. La Guinée et la Mauritanie sont les deux pays qui n’ont pas fermé leurs frontières avec le Mali’’, indique Mohamed Sidibé.
A l’entendre, ‘’lorsqu’un gouvernement se déplace, chaque ministre essaye de travailler avec son homologue pour voir comment raffermir les liens séculaires entre le Mali et la Guinée, renforcer la coopération bilatérale et surtout faire en sorte que les pays se complètent pour faire face à cette situation’’.
Le patron du du Haut conseil des maliens de Guinée affirme que ‘’le Mali est un grand pays qui est malade du terrorisme, de la mauvaise gouvernance et de l’insécurité. Aujourd’hui, le Mali est à genoux. Ce que les maliens attendent de tous ses amis surtout la Guinée, c’est un soutien pour les aider à se relever. Lorsqu’on est hospitalisé, on ne peut pas parler de projets’’.
Il déplore les sanctions de la CEDEAO infligées à la junte malienne. ‘’La CEDEAO ne parle que d’élections. Pourtant, les problèmes du Mali ne se résument pas à des élections. Nous sommes un peuple complètement à genoux et qui a besoin de se relever. Donc un peuple qui a besoin de tout le monde’’.
A la question de savoir si le soutien de la Russie et de la Chine pourrait redorer de l’espoir au peuple malien, M. Sidibé répond par l’affirmative. ‘’C’est une lueur d’espoir. C’est aussi un espoir que la Mauritanie et la Guinée, deux pays frontaliers, n’ont pas fermé leurs frontières. Sur quatre pays voisins qui ont des frontières avec le Mali, seuls deux ont fermé les frontières : le Sénégal et la Côte d’Ivoire’’
‘’C’est à la CEDEAO d’accepter d’être dans un principe de négociations. Et ce principe ne consiste pas à avoir une position figée, il s’agit de faire des contre-propositions. Si la junte a fait une transition de 4 ans et que les maliens ont demandé 6 mois, ils n’ont qu’à regarder le juste milieu au lieu de se mettre à sanctionner de façon arbitraire et excessive’’, estime-t-il.
Après la démonstration de force dans les rues de Bamako, une manifestation est projetée en Guinée pour protester contre les sanctions de la CEDEAO. ‘’Le peuple malien est sorti pour dire qu’il rejette ces sanctions parce qu’elles ne sont pas dirigées contre un régime mais plutôt contre le peuple malien et le Mali. Lorsqu’on est attaqués de tous bords il est tout à fait normal de se défendre’’, souligne M. Sidibé.
C’est pourquoi, annonce-t-il ‘’il y aura une manifestation dans l’enceinte de l’ambassade du Mali à Conakry pour apporter non seulement notre soutien au peuple malien, être solidaires avec la marche du vendredi afin d’apporter notre soutien à la transition mais aussi et surtout pour remercier le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya qui a pris une décision courageuse pour affirmer la solidarité du peuple guinéen à l’endroit des frères du Mali’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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