Dette publique : le Togo reclassé pays à “forte capacité d’endettement” par le FMI




Le Togo gravit une marche dans l’échelle de soutenabilité de la dette. Le Fonds monétaire international (FMI) vient de reclasser le pays parmi les États à , contre un niveau auparavant. Cette amélioration, entérinée dans la deuxième revue du programme FEC (Facilité élargie de crédit) publiée fin juin, pourrait influer positivement sur les conditions de financement du pays à moyen terme.

Ce reclassement repose sur plusieurs facteurs. D’une part, la croissance économique est jugée robuste (+5,3 % en 2024, +5,2 % attendue en 2025), et l’inflation reste contenue (2,6 % en avril). D’autre part, le score CPIA (Country Policy and Institutional Assessment), indicateur de qualité des politiques publiques utilisé par la Banque mondiale, s’est amélioré ces dernières années. Enfin, la reconstitution des réserves régionales de change dans l’UEMOA – qui a atteint 5,4 mois d’importations en avril 2025 – a contribué à renforcer la position extérieure du pays.

Conséquence directe : le seuil de vigilance sur la dette, qui correspond à la valeur actuelle nette (VAN) de la dette publique, est relevé de 55 % à 70 % du PIB. Selon les projections du FMI, le Togo devrait rester en dessous de ce plafond, avec une VAN estimée à 60 % du PIB en 2025, puis en recul progressif.

Le Togo obtient un peu plus d’air pour gérer sa dette. Jusqu’ici, le FMI considérait que le pays ne devait pas dépasser un certain niveau d’endettement, calculé en , ou VAN. Ce terme un peu technique désigne tout simplement le montant total des remboursements futurs de la dette, ramené à aujourd’hui, en tenant compte des taux d’intérêt. En clair : on ne regarde pas seulement combien le pays doit, mais combien cette dette dans le temps.

Grâce aux progrès réalisés en matière de gestion publique, le FMI estime désormais que le Togo a une meilleure capacité à rembourser, et peut supporter une dette un peu plus importante sans danger. Résultat : le seuil à ne pas dépasser est relevé, passant de 55 % à 70 % du PIB. Ce nouveau classement permet au gouvernement de ralentir un peu le rythme des efforts budgétaires, sans sortir des clous. Le FMI a même accepté que l’objectif de retomber sous les 55 % (ancien seuil) soit reporté à 2027, au lieu de s’imposer dans l’immédiat. 

Cependant, cette bonne nouvelle ne masque pas les défis persistants. La dette publique globale s’établissait à 72,1 % du PIB en 2024, tirée vers le haut par des dépenses exceptionnelles hors budget, notamment un achat massif d’engrais (1,7 % du PIB). Par ailleurs, la part de dette à court terme sur les marchés régionaux reste élevée, augmentant les risques de refinancement. Les taux moyens sur les émissions de titres publics ont grimpé à 7,4 % cette année, contre 6,1 % sur la période 2019-2023.

Pour préserver cette dynamique, le FMI recommande de renforcer la mobilisation des recettes fiscales, de réduire les exonérations, et de poursuivre les réformes sur la transparence budgétaire et la gouvernance des entreprises publiques.