La décision est tombée comme un couperet. Depuis avril dernier, l’administration américaine de Donald Trump a instauré une taxe douanière de 10 % sur toutes les exportations africaines à destination des États-Unis. Le Togo n’échappe pas à cette réforme fiscale, qui vient bouleverser des années de régime préférentiel ayant facilité les échanges commerciaux entre Lomé et Washington.
Jusqu’ici, les exportateurs togolais bénéficiaient d’un accès relativement avantageux au marché américain, notamment grâce aux mécanismes inspirés de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). L’introduction de ce prélèvement obligatoire signe la fin de cette période. Désormais, tout envoi de marchandises vers les États-Unis doit être précédé d’un paiement préalable des droits de douane.
La Société des Postes du Togo (SPT), directement concernée par cette mesure, tente de prendre les devants. L’entreprise publique a déjà entamé un réajustement de ses circuits d’acheminement afin de limiter l’impact pour ses clients. Des solutions adaptées sont en cours d’élaboration pour absorber le choc, dans un contexte où de nombreux petits exportateurs craignent de voir leur compétitivité réduite.
Taxe douanière élevée pour les opérateurs
Au-delà du secteur postal, c’est l’ensemble de la chaîne logistique togolaise qui se retrouve fragilisée. Les transitaires, transporteurs et PME exportatrices doivent désormais intégrer cette nouvelle taxe dans leurs marges. « C’est une perte de compétitivité directe », souffle un opérateur économique de la zone portuaire de Lomé, pour qui l’imposition des 10% de taxe douanière risque de ralentir les flux commerciaux avec les États-Unis.
Officiellement justifiée par la volonté de « rééquilibrer les échanges », cette décision de Donald Trump est perçue comme un durcissement protectionniste. Elle traduit aussi le rapport de force voulu par l’ancien président américain vis-à-vis des partenaires africains, sommés d’accepter de nouvelles règles du jeu.
À Lomé, si le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi, l’affaire suscite une vive inquiétude. Car au-delà des opérateurs logistiques, c’est toute une partie de l’économie exportatrice togolaise – déjà confrontée aux défis du marché régional et aux coûts du transport international – qui doit désormais composer avec ce nouveau frein.
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