[dropcap]L[/dropcap]e président du Conseil supérieur islamique et imam de la grande mosquée de Fayçal n’entend plus rester de marbre face aux critiques qu’il essuie. Elhadj Mamadou Saliou Camara, accusé d’avoir soutenu d’Alpha Condé, a répondu lundi à ses détracteurs.
‘’Dire que les imams ont terni leurs images en soutenant l’ancien président Alpha Condé est un gros mensonge’’, lâche-t-il dans les Grandes gueules, promettant de mettre sur la place publique les preuves des démarches qu’il a menées auprès du régime pour dissuader l’ex-maitre du palais Sékhoutouréyah.
‘’Les promoteurs du 3e mandat ont coupé tout contact entre le président et les imams. Ils nous ont fermé toutes les portes. Quand on appelle Alpha Condé au téléphone, il ne répondait pas et ne nous rappelait pas. Or, pour prodiguer des conseils à quelqu’un, il faut qu’être en face de lui. Si vous conseillez un père de famille en présence de ses enfants avec des mots durs, si on tue là-bas, tu l’auras cherché. Un chef, on le conseille en face ou on lui adresse une correspondance’’, ajoute-t-il.
L’imam de la grande mosquée Fayçal révèle que ‘’ça fait 16 mois que je n’ai pas rencontré l’ancien président Alpha Condé. Avant, je le faisais prier à Sékhoutouréyah. Il a bloqué cela. Finalement, il refusait que nous prions ensemble. Je lui ai adressé des courriers qui sont restés sans réponse’’.
A ceux qui lui reprochent de n’avoir pas publiquement pris position contre le troisième mandat, Elhadj Mamadou Saliou Camara enseigne qu’en tant qu’imam, ‘’mon rôle n’est pas de prendre la parole dans les médias pour appeler à la révolte. Mon éducation et la culture ne me le permettent pas’’.
Quid de l’argent et des véhicules qu’il est soupçonné d’avoir reçu d’Alpha Condé ? ‘’Demandez à tous les imams si une seule fois j’ai pris un franc de l’Etat. Je ne peux pas accepter de ternir l’image de ma religion à cause de l’argent et des véhicules’’, répond-il à ses détracteurs, assurant que ‘’si un imam se mêle de la politique, c’est qu’il a démissionné de ses fonctions pour rejoindre les politiciens’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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