En Guinée, selon Ousmane Gaoual, ‘’le fait d’être politique était une garantie d’impunité totale’’


Le porte-parole du gouvernement estime que le fait que des leaders politiques soient poursuivis par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), pour des faits présumés de détournement de deniers publics, ne doit pas empêcher leurs partis de prendre part au cadre de dialogue inclusif. Ousmane Gaoual Diallo rappelle, qu’au temps d’Alpha Condé, plusieurs responsables et militants de l’UFDG étaient sous les verrous, mais le parti a continué d’exister. 

A ceux qui exigent l’arrêt des poursuites judiciaires contre des responsables politiques pour faciliter la réussite de la transition, Ousmane Gaoual Diallo ne passe pas par le dos de la cuillère pour leur répondre.

‘’Si on devait éteindre les actions judiciaires pour les deux leaders (Cellou Dalein et Sidya Touré), alors il faut éteindre les actions judiciaires pour tout ce qui touche à ceux qui se disent : ‘Je suis un homme politique dans ce pays’. Ensuite, fermer nos prisons. On est en train de sortir d’une situation où le fait d’être politique était une garantie d’impunité totale dans notre pays. Aujourd’hui, on est en train de gagner des étapes pour redonner confiance aux citoyens. Lorsqu’on a des responsabilités, on est appelé à rendre des comptes. Au delà de l’aspect judiciaire, c’est un processus pédagogique même pour nous qui sommes en activité aujourd’hui. C’est sous notre gouvernance qu’on est en train de demander des comptes à ceux qui ont dirigé la Guinée avant nous’’, estime le ministre des Postes et télécommunications.

Et d’ajouter : ‘’Cela suffit pour que nous-mêmes, on s’auto-censure dans la gouvernance que nous faisons aujourd’hui. Parce que nous savons que demain, on sera amenés à rendre des comptes. C’est un très bon message pour notre pays. Si on devait interrompre ce processus-là, ce serait catastrophique pour la Guinée. Il faut laisser la justice aller à son terme. Après, on se prononcera’’.

A qui veut l’entendre, le porte-parole du gouvernement dit qu’il ‘’n’y a pas de démarches visant à mettre fin à ces procédures pour faciliter que tel ou tel autre leader vienne. D’ailleurs, ces leaders gagneraient deux choses. Ce ne sont pas les leaders qui sont invités autour de la table, ce sont les partis politiques. A ce que je sache, l’UFDG et l’UFR n’ont aucun problème en Guinée. Ils ne sont pas interdits de venir autour de la table. Ce n’est pas l’UFDG qui est poursuivi (…) Il ne faut pas oublier qu’on était plus de 400 responsables et militants de l’UFDG en prison.Eest-ce que l’UFDG a disparu pour autant ? les responsables du parti ont-ils arrêté de faire ce qu’ils faisaient ? Non ! Ils ont continué leurs activités dans l’espace politique qui était le leur en ce moment’’.

Ousmane Gaoual Diallo rappelle que des ‘’individus peuvent avoir des problèmes et peuvent bénéficier de la solidarité de leurs camarades militants et responsables dans le parti, mais cela n’est pas à confondre avec les obligations de l’institution. Si un parti est invité, il doit se prononcer comme tel. Le fait que les leaders soient poursuivis ne doit pas être un frein à leur participation aux actions de la République. Sinon, ça serait malheureux’’.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info 

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