Entre slogans numériques et réalité du terrain : le pari incertain du M66



Les activistes regroupés au sein du Mouvement du 6 juin (M66) multiplient depuis quelques jours les appels à manifester le 30 août prochain. Présentés comme une nouvelle démonstration de force, ces appels ressemblent davantage à une agitation virtuelle qu’à une réelle menace pour la stabilité du pays.

Très actifs sur les réseaux sociaux, les blogueurs du M66 promettent que « du nord au sud, des villes et villages, la voix du peuple va rugir ». Pourtant, les précédentes tentatives du mouvement en juin dernier ont montré les faiblesses de leur capacité de mobilisation : les appels massifs lancés sur Internet n’ont débouché que sur des rassemblements dispersés et sans ampleur.

Sur les plateformes numériques, les réactions sont d’ailleurs mitigées : si certains applaudissent leur démarche, beaucoup dénoncent des revendications jugées irréalistes, comme le retour à la constitution de 1992, la démission du gouvernement ou encore la « liberté totale d’accès à Internet ».

La démarche du M66 illustre surtout la difficulté de l’opposition traditionnelle à mobiliser sur le terrain. Faute de relais institutionnels ou de soutien massif de partis politiques, ces « politiciens des réseaux sociaux » peinent à dépasser le cadre virtuel.

Toutefois, l’échec répété des précédents appels du M66 montre que la rue togolaise ne suit pas automatiquement les mots d’ordre lancés derrière un écran.

En définitive, si le M66 tente d’exister en appelant une nouvelle fois à descendre dans les rues de Lomé le 30 août, il apparaît surtout comme une force virtuelle plus bruyante qu’efficace, dont l’impact réel sur le quotidien des populations demeure marginal.