La 20e édition de la Foire de Lomé (FIL) a refermé, mardi, son cycle de réflexions thématiques avec la tenue d’un nouveau panel sur le site du Centre togolais des expositions et foires (CETEF Togo 2000). Cette dernière session a permis de dresser le bilan de quatre décennies d’existence de l’événement et d’en dégager des perspectives pour les prochaines années.
- Kueku-Banka Johnson, témoin clé de l’essor de la Foire de Lomé
- Des ambitions renouvelées pour les prochaines éditions
Intitulée « Quatre décennies de foires au Togo : bilan, héritage et leçons pour l’avenir », la rencontre s’inscrivait dans la continuité du thème central de la présente édition : « 40 ans d’histoire, 20 éditions : un regard sur le passé, un cap sur l’avenir ». À travers cet exercice de rétrospective, les organisateurs ont voulu mesurer le chemin parcouru depuis la première édition de la FIL, tout en repositionnant la foire comme un outil stratégique de promotion de l’économie togolaise.
Depuis son lancement en 1985, la Foire internationale de Lomé s’est imposée comme l’un des principaux événements commerciaux en Afrique de l’Ouest. Conçue à l’origine comme un simple espace d’exposition pour les produits locaux, elle est progressivement devenue un carrefour d’échanges économiques entre opérateurs togolais, africains et internationaux.
Kueku-Banka Johnson, témoin clé de l’essor de la Foire de Lomé
Le panel a ainsi permis de retracer les principales étapes de cette transformation, en mettant en lumière les efforts de structuration du CETEF, les investissements successifs dans les infrastructures et la professionnalisation de la gouvernance de la foire. Aujourd’hui, la FIL attire des centaines d’exposants et des centaines de milliers de visiteurs à chaque édition, confirmant son statut de plateforme commerciale majeure dans la sous-région.
L’un des temps forts de la session a été l’intervention de Kueku-Banka Johnson, ancien directeur général du CETEF, qui a dirigé l’institution pendant plus de deux décennies. Invité à partager son expérience, il est revenu sur les conditions difficiles dans lesquelles il a pris ses fonctions à la fin des années 1990.
« Nous avons hérité en 1997 d’une structure qui avait été pratiquement fermée pendant près de dix ans. Il a fallu relancer progressivement les activités et reconstruire la crédibilité de l’institution », a-t-il expliqué.
Selon lui, les débuts ont été marqués par des moyens extrêmement limités. À l’époque, le nombre d’exposants peinait à atteindre la centaine, et les organisateurs comptabilisaient manuellement les visiteurs à la sortie du site. « Le jour où nous avons atteint 3 500 visiteurs, cela semblait déjà un succès considérable », a rappelé M. Johnson, avant de souligner le contraste avec la situation actuelle.
Il a attribué cette montée en puissance à un ensemble de facteurs : l’implication accrue des autorités, l’appui des partenaires privés, mais aussi la persévérance des équipes en place. « Aujourd’hui, la FIL est devenue une référence dans la sous-région ouest-africaine », a-t-il affirmé.
Des ambitions renouvelées pour les prochaines éditions
De son côté, l’actuel directeur général du CETEF, Alexandre de Souza, a salué la richesse des échanges et l’importance du témoignage des anciens dirigeants dans la transmission de la mémoire institutionnelle.
« Nous avons souhaité réunir ceux qui ont fait l’histoire de la FIL afin de mieux comprendre les fondations de cet événement et en tirer des enseignements pour l’avenir. C’était un exercice nécessaire », a-t-il indiqué.
Dr de Souza a ensuite exposé la vision stratégique portée par l’équipe dirigeante actuelle. L’objectif affiché est de hisser la Foire internationale de Lomé parmi les trois plus grands rendez-vous économiques de l’espace ouest-africain. Pour y parvenir, les autorités du CETEF misent notamment sur l’amélioration continue des infrastructures ; la diversification des secteurs représentés ; l’internationalisation accrue des exposants ; le renforcement des partenariats avec les institutions économiques régionales.
Plus qu’un simple événement commercial, la FIL ambitionne désormais de jouer un rôle moteur dans l’attractivité économique du Togo, en accompagnant l’industrialisation, la formalisation des entreprises et l’intégration régionale. Quarante ans après sa création, la Foire de Lomé se trouve ainsi à un nouveau carrefour stratégique, entre héritage institutionnel et exigences de compétitivité dans un contexte économique ouest-africain en pleine mutation.
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