Gassama Diaby à la junte au pouvoir : ‘’Pour gouverner, il faut un consensus…’’


Ancien ministre de la citoyenneté et de l’unité nationale, Gassama Diaby assure que le Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) a commis une une série d’erreurs depuis son avènement au pouvoir en Guinée. Dans l’émission Mirador, il a tenu à rappeler à la junte qu’elle n’a pas la légitimité démocratique. Extraits…

‘’Dans cette transition, il y a trois erreurs. La première, c’est quoi une transition. La deuxième, c’est la méthode appropriée pour une transition. La troisième, c’est la finalité d’une transition. La perception que nous avons constatée, c’est quand le 5 septembre est survenu, il y a eu tout un tas de voix (…). La plus grande erreur
d’une transition est de se donner plus d’objectifs que nécessaires. La période d’une transition a le privilège qu’un gouvernement normal n’a pas.

C’est une période où ceux qui sont là ont la liberté de choisir les questions sur lesquelles ils veulent travailler (…). Mais quand on fait l’erreur pendant une transition d’avoir une conception assez large, globale où on veut développer, faire des routes, des aéroports, des hôpitaux, quand on se donne l’objectif comme un gouvernement normal, c’est sain d’avoir l’intention de le faire, mais ils n’ont ni le temps, ni la légitimé ou les moyens de le faire. Donc cette perception a plombé le départ de la transition.

Il faut revenir sur une perception délimitée de la transition. Qu’est-ce qu’il nous faut fondamentalement pour une transition ? Qu’est-ce qu’il faut faire pour enraciner nos institutions, pour faire en sorte que nos  concitoyens aient confiance à nos institutions ? Et comment faire en sorte qu’avec la réforme de ces institutions, nous pouvons garantir l’expression souveraine du peuple ? C’est ça une transition. Évidemment, à côté, il y a la continuité de l’Etat, la conduite des affaires courantes et un certain nombre de chose.

La deuxième erreur, c’est la méthode. Une transition est une démarche consensuelle. C’est dans le dialogue, on n’impose pas pendant une transition (…). Le CNRD n’a pas de légitimité démocratique. Le CNRD aura la reconnaissance et l’honneur que le peuple lui donnera quand il aura fini la transition. Pendant cette période, la méthode qui sied pour une transition, c’est le dialogue, le consensus (…). Globalement, les démocraties sont en crise lorsque vous sortez des élections. Même quand on a voté pour vous, le corps électoral se réduit. Mêmes les gouvernements élus aujourd’hui savent que pour gouverner, il faut un consensus, un dialogue.

Le troisième point, c’est la finalité. Qu’est-ce que nous recherchons pour notre pays ? A moins que nous ayons renoncé à notre rêve démocratique dans notre pays. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas un retour en arrière que nous recherchons. Nous voulons la consolidation démocratique dans notre pays. Et cela ne peut pas se faire sans la démocratie, la liberté’’.

Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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