Industrie : la PIA accueille FHC Médica et NutriSource


Deux nouvelles usines, FHC Médica et NutriSource, ont été inaugurées mercredi sur la PIA (Plateforme industrielle d’Adétikopé). La cérémonie s’inscrit dans le cadre de la célébration du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Togo. Le gouvernement togolais réaffirme ainsi sa volonté de bâtir une économie résiliente, fondée sur la transformation locale et l’industrialisation.

C’est la Première ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, qui a présidé la cérémonie d’inauguration des deux nouvelles unités sur le site de la PIA à Adétikopé.

Le FHC Médica, spécialisée dans la fabrication de médicaments génériques, et NutriSource, dédiée à la production locale d’engrais. Deux piliers pour renforcer la souveraineté sanitaire et agricole du pays.

La ministre de la Promotion de l’Investissement, Manuella Santos, a planté le décor : « Ces projets illustrent notre volonté d’offrir des solutions concrètes à nos défis économiques : accès à la santé, sécurité alimentaire, emploi ».

A l’heure où les chaînes d’approvisionnement mondiales demeurent fragiles, le Togo entend parier sur ses propres capacités productives.

FHC Médica : produire des médicaments localement

Installée sur une surface de 7 000 m², FHC Médica fait figure de pionnière dans l’écosystème pharmaceutique togolais. Dotée d’une capacité annuelle de 750 millions de comprimés, 150 millions de gélules et 30 millions de sirops, l’usine entend répondre aux besoins locaux tout en visant les marchés régionaux. Une centaine de jeunes Togolais y sont déjà employés, dans un secteur hautement qualifié.

Selon ses responsables, l’objectif est double : réduire la dépendance aux importations de médicaments tout en assurant leur accessibilité économique à la population. Une approche qui s’inscrit dans les orientations du Plan national de développement (PND 2025), qui fait de la santé un levier stratégique.

NutriSource : fertiliser l’agriculture

À quelques mètres de là, NutriSource lance la production d’engrais formulés pour les réalités pédologiques africaines. Avec un soutien financier et technique de l’entreprise Fertistream, basée à Dubaï, cette unité se veut une réponse directe à la dépendance du continent aux importations d’engrais, souvent inadaptés aux sols locaux.

Capable de produire jusqu’à 200 000 tonnes par an, avec une capacité de stockage de 60 000 tonnes, l’usine mise sur la flexibilité des formules et les petits lots pour servir au mieux les producteurs togolais. Pour Imane Belhiti, CEO de Fertistream, ce choix d’implantation au Togo n’est pas anodin : « C’est notre premier investissement en Afrique et on a choisi de le faire ici, parce que nous croyons au potentiel du pays et de la sous-région ».

La PIA, fer de lance de la stratégie industrielle togolaise

Depuis son inauguration en 2021, la Plateforme industrielle d’Adétikopé multiplie les annonces. Textile, agri-business, logistique… elle devient peu à peu le symbole d’un Togo qui veut passer du statut d’économie de transit à celui de hub industriel régional.

Pour le gouvernement togolais, la priorité reste la structuration des chaînes de valeur intégrées, la création d’emplois qualifiés, et faire émerger une classe moyenne durablement ancrée dans le tissu productif national.

En inaugurant ces deux usines, le gouvernement marque un nouveau jalon dans sa marche vers une économie plus souveraine et moins vulnérable aux chocs exogènes. Une ambition réaliste, mais qui devra s’accompagner, à moyen terme, d’investissements dans la formation, la logistique et la compétitivité énergétique pour tenir ses promesses.