Alors que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) confirme la désignation de Mohamed Ibn Chambas comme médiateur en Guinée, la junte au pouvoir qualifie de conversé le diplomate ghanéen. Les autorités guinéennes soulignent qu’il ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion guinéenne.
Sur le chronogramme de 36 mois adopté par les conseillers nationaux de la transition, porte-parole du gouvernement a soutenu qu’il ‘’ne faut pas qu’on perde du temps à épiloguer sur des questions inutiles. Au Mali, la CEDEAO demande de fixer un délai plus court. Ils disent OK, on va faire une transition de 24 mois. Tout le monde est content. Et la CEDEAO dit que ce ne sont pas les 24 mois qui nous intéressent, c’est le contenu. La Guinée fait le contenu et dit que pour réaliser ce contenu, il nous faut 36 mois. Personne ne remet en cause le contenu et on dit qu’il faut mettre la date’’.
Ousmane Gaoual Diallo rappelle que ‘’j’étais là dans tous les combats politiques de la Guinée. Une des souffrances que la Guinée a, c’est qu’on ne connait même pas actuellement combien sommes-nous en tant qu’électeurs ou citoyens. Et pour élaborer aujourd’hui un fichier d’état civil, je mets au défi quiconque de me dire qu’on est capables de le faire en moins de 24 mois ou 30 mois. Ce sont les Nations Unies et l’Union européenne qui disent que pour nous doter d’un fichier d’Etat civil, il faut 24 mois au minimum et 30 mois au maximum. Est-ce qu’il est nécessaire de faire un état civil pour extraire un fichier électoral ? Arrêtons de discuter, il n’y a aucune possibilité de le faire avant’’.
A la question de savoir la Guinée ne risque des sanctions, le ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire estime qu’il ‘’y a toujours un risque. Mais quel est l’intérêt de la CEDEAO ? Est-ce que c’est pour aggraver la situation économique et politique de la Guinée ou bien c’est d’aider notre pays à sortir de ses difficultés pour améliorer le cadre de vie et le vivre ensemble des guinéens ? Si c’est la deuxième option la priorité de la CEDEAO, donc les sanctions ne sont pas nécessaires’’.
Sur la désignation du médiateur de la CEDEAO, le ministre Diallo assure que ‘’nous voulons que des gens viennent. Mais M. Ibn Chambas est controversé dans notre pays, on le connait. Ce n’est pas quelqu’un de consensus pour les guinéens. Il faut avoir des discussions là-dessus’’.
Le plus important, estime-t-il, ‘’c’est d’amener une délégation pour être à l’écoute aussi bien des acteurs politiques mais aussi des autorités pour avoir une meilleure lecture, une meilleure visibilité sur la situation du contexte guinéen avant de se prononcer’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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