La République menacée par un mauvais accrochage de photos



Pendant que les citoyens s’interrogent sur le coût de la vie, l’emploi ou l’accès aux services sociaux ou la menace sécuritaire, une autre urgence nationale vient d’être officiellement signalée. Elle concerne… les cadres accrochés aux murs de l’administration publique.

Le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean-Pierre Fabre, a en effet lancé un appel solennel au président de la République, Jean-Lucien Savi de Tové. Non pas pour une crise sécuritaire ou économique, mais pour une affaire de portraits mal placés.

L’opposant s’inquiète de la présence, dans plusieurs administrations, des photos du président du Conseil, Faure Gnassingbé, là où devraient, selon lui, trôner celles du chef de l’État. Une situation manifestement insupportable pour l’ordre constitutionnel… et pour les amateurs de décoration institutionnelle.

Pour Jean-Pierre Fabre, les murs ont une mémoire et un sens politique. Si le Togo se réclame désormais d’un régime parlementaire, il est donc hors de question que le mauvais visage occupe le mauvais mur. Dans un tel régime, rappelle-t-il, c’est le président de la République qui est le garant de l’unité nationale. Et qui dit unité nationale dit photo officielle, bien centrée, bien encadrée.

Reste à savoir si cette bataille symbolique des cadres changera le quotidien des usagers, souvent plus préoccupés par la lenteur des dossiers que par la personne représentée sur la photo officielle. Mais à défaut de pouvoir déplacer les lignes politiques, Jean-Pierre Fabre aura au moins tenté de déplacer des clous.