Le barrage de la Kozah à un niveau historiquement bas



Depuis le début de l’année, la région septentrionale du Togo fait face à une baisse pluviométrique inhabituelle, directement liée aux effets du changement climatique.

Ce déficit, particulièrement marqué en septembre, a provoqué une installation précoce de la saison sèche, entraînant l’assèchement progressif de plusieurs sources naturelles et une recharge insuffisante des nappes phréatiques.

Cette situation exerce une forte pression sur l’approvisionnement en eau potable, notamment dans la ville de Kara et ses environs.

Principale source d’eau potable des préfectures de la Kozah, de la Doufelgou et de la Binah depuis 1979, le barrage de la Kozah traverse une crise sans précédent. À la fin de la dernière saison des pluies, son niveau s’établissait à moins de 8 mètres, contre 16 mètres à la même période en 2024, un record à la baisse jamais observé depuis sa mise en service.

Conséquence directe : la capacité de production a chuté d’environ 40 %, passant de 11 000 m³ à 4 500 m³ par jour. Cette baisse est aggravée par des températures élevées favorisant l’évaporation, une croissance démographique soutenue et l’assèchement des sources alternatives.

Une riposte rapide du gouvernement

Face aux premières tensions, le gouvernement, en collaboration avec les acteurs du secteur de l’eau, a engagé une réponse anticipative reposant sur des actions concrètes.

La première phase concerne la réhabilitation de 50 forages existants équipés de pompes à motricité humaine dans les zones de Kara, Niamtougou et Pagouda. À ce jour, 25 forages ont déjà été récupérés, dont une douzaine raccordés au réseau de la Société Togolaise des Eaux (TdE), certains servant de points d’eau autonomes pour les quartiers périphériques et en altitude.

Parallèlement, un programme de 150 nouveaux forages est en cours dans les zones urbaines et semi-urbaines. Les travaux ont démarré et une quinzaine de forages sont déjà achevés après seulement une semaine.

Au-delà de l’urgence, l’État mise sur des solutions durables pour sécuriser l’alimentation en eau de la région. Parmi les projets en cours ou à l’étude figurent la construction d’un barrage polyvalent à Sarakawa, la mobilisation des eaux de la cascade de Sara à Bafilo, ainsi que l’amélioration et la sectorisation du réseau de distribution à Kara.

Les grandes structures consommatrices (hôpitaux, université, casernes) seront également dotées de forages industriels afin de réduire la pression sur le réseau public.

Dans ce contexte difficile, les autorités appellent à une utilisation responsable de l’eau potable. Il est fortement recommandé d’éviter le gaspillage, l’arrosage des espaces verts, le lavage des véhicules ou encore le remplissage des piscines en cette période de sécheresse.

La population est également invitée à signaler toute fuite ou anomalie sur le réseau en contactant gratuitement la TdE au numéro vert 8994.

Face aux défis du changement climatique, la gestion rationnelle de l’eau devient plus que jamais une responsabilité collective.