La gestion de la transition continue à diviser les principaux acteurs sociopolitiques et le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) invite la junte au pouvoir à ne pas oublier le combat mené par la classe politique avant le coup d’Etat du 5 septembre.
‘’La Guinée n’est pas née le 5 septembre. C’est évident, il y a assez d’acquis surtout dans le cadre du processus électoral’’, estime le coordinateur national des fédérations de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à l’intérieur du pays.
Sur RFI, Cellou Baldé rappelle à la junte que ‘’nous sommes dans un contexte de rupture de légitimité. Donc il faut le dialogue, la concertation. Nous ne sommes pas dans un schéma où le CNRD et son gouvernement décident de tout ce qu’il faut faire’’.
Répondant au ministre Ousmane Gaoual Diallo qui annonce l’établissement d’un nouveau fichier électoral ‘’adossé à l’état civil’’, l’ancien député uninominal de Labé se demande : ‘’Est-ce que c’est notre entendement, notre vision de la chose ? La solution est qu’on se retrouve autour de la table. Tous les acteurs qui sont aujourd’hui en train de se faire entendre sont majeurs et ont marqué la vie politique nationale pendant les 10 dernières années. Donc il y a des experts électoraux dans tous ces partis, il faut pouvoir discuter avec eux’’.
Et de rappeler que la loi prévoit que ‘’si le président en exercice décédait, dans un délai de 90 jours, on doit organiser des élections. Nous, nous avons prévu dans le cadre de notre mémorandum 5 fois 3 mois, c’est-à-dire 15 mois. Et nous avons des arguments solides et objectifs pour prouver qu’en 15 mois, nous pouvons sortir de la transition politique dans notre pays’’.
Il junte qui a renversé le régime d’Alpha Condé, d’opter pour une gestion unilatérale. Il dénonce la ‘’manière dont le chronogramme de 39 mois, ramené à 36 mois, a été concocté. Il ne s’agit pas de consultations. La charte ne parle pas de consultations, nous devons nous concerter d’égal à égal pour fixer les modalités de conduite de la transition’’.
‘’La sortie du CNT sur le terrain est une mission inopportune et qui n’a servi qu’à dilapider des ressources, même l’immersion gouvernementale. La question de la transition est éminemment politique, même s’il y a la volonté de refonder, de rectifier, de restaurer. Tout ça ne peut pas se faire de manière unilatérale’’, estime-t-il avant de préciser que : ‘’Ce n’est pas parce qu’on a pris le fusil de la République et qu’on a abrégé une gouvernance qui, pour nous était dictatoriale ,qu’on ne doit pas consulter les acteurs majeurs de la vie politique nationale’’.
‘’Nous sommes dans un contexte de rupture de légitimité. Le CNT et le CNRD n’ont pas plus de légitimité que les autres acteurs (…). On ne peut pas laisser les forces vives de la nation à Conakry et aller demander à des vendeurs de charbon, je ne les méprise pas : ‘ Vous voulez quel type de régime ? Vous voulez un régime présidentiel fort ou semi-fort ?’ Est-ce que cela se discute là-bas ?’’, demande-t-il à la junte militaire.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
00224 622 989 711/[email protected]