Le colonel Doumbouya réagit aux sanctions de la CEDEAO : ‘’Je me sens mieux en Guinée…Je n’ai pas besoin de voyager’’


[dropcap]R[/dropcap]éunis le 7 novembre à Accra, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont durci les sanctions contre la junte qui a renversé le régime d’Alpha Condé. Le colonel Mamadi Doumbouya et Cie sont sous le coup d’une interdiction de voyages et du gel de leurs avoirs financiers.  Des sanctions qui ne font ni chaud ni froid au président de la transition guinéenne.

En interviewant le colonel Doumbouya au compte de RFI et France 24, le journaliste Alain Foka de RFI a souhaité savoir comment gouverner la Guinée malgré les sanctions de la CEDEAO.

Le tombeur d’Alpha Condé admet que ‘’nous avons bien sûr besoin de nos partenaires’’, tout en soulignant avec insistance que ‘’ce qui est pour nous non négociable, c’est la souveraineté nationale, parce que nous tenons à la liberté’’.

Le colonel Doumbouya estime que ‘’la CEDEAO, je pense, doit penser au mal qui gangrène nos pays. Et je pense que la CEDEAO doit penser aux peuples africains de l’Ouest, parce que les peuples aussi ont besoin de la protection des institutions qui en leur nom sont censées aider nos pays et nos populations à sortir de l’injustice’’.

‘’Est-ce qu’on peut gouverner sans sortir du pays ? Vous ne pouvez pas voyager, on a gelé vos avoirs ?’’, lui demande encore notre confrère de RFI et France 24. ‘’J’ai fait don de moi, cela fait des années que je n’ai pas pu sortir de la Guinée. Je suis en Guinée, je me sens mieux en Guinée que n’importe où. Je n’ai pas besoin de voyager’’, répond-il calmement.

Il assure que ‘’ce dont j’ai juste besoin maintenant, c’est de me concentrer en Guinée sur nos problèmes, pouvoir trouver des solutions à nos problèmes. Et en ce qui concerne les avoirs, nous les membres du CNRD, nous n’avons rien à gérer. Donc, ça pour moi, ce sont juste des principes. Mais à savoir s’il y avait quelque chose à gérer, vous pouvez chercher. Vous ne trouverez pas’’.

Celui qui s’est emparé du pouvoir le 5 septembre, loin d’être préoccupé par les sanctions de la CEDEAO, affirme ‘’nous faisons tout maintenant pour arrêter l’hémorragie dans notre pays. Et depuis notre arrivée, nous avons essayé de fermer tous les robinets, parce que, pour moi, les deniers publics ne sont pas quelque chose avec quoi on peut jouer. Le voyage, je pense que nous avons besoin de voyager bien sûr en Guinée pour voir nos problèmes en face et trouver les solutions à nos problèmes’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 662 78 58 57/[email protected]