Le parcours singulier de Savi de Tové



Élu le 3 mai dernier président de la République par le Congrès, Jean-Lucien Savi de Tové symbolise, pour beaucoup, le visage lisse et consensuel d’une fonction désormais honorifique. Dans le cadre de la nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire, c’est désormais le président du Conseil, Faure Gnassingbé, qui détient les pleins pouvoirs exécutifs.

À 86 ans, cet ancien ministre et vétéran de la vie politique togolaise est présenté par certains comme un « homme de dialogue », fort d’un parcours atypique, marqué autant par ses engagements contre le régime de Gnassingbé Eyadéma que par sa participation ultérieure à différents gouvernements.

Natif de Mission-de-Tové, il entame sa carrière dans les arcanes du pouvoir après le coup d’État de 1967, avant d’être emprisonné pour tentative de coup d’État en 1979. Après sa libération, il devient une figure de proue de l’opposition et tente de structurer une alternative politique, notamment en exil au Bénin.

Longtemps dans l’ombre, il revient sur le devant de la scène en 2005, nommé ministre du Commerce dans un gouvernement d’ouverture, avant de diriger le Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC). Un poste qui, déjà, préfigurait la nature symbolique de ses futures responsabilités.

Dans un Togo en pleine recomposition institutionnelle, sa nomination ouvre un nouveau chapitre politique.