Le président de la Cour suprême au colonel Doumbouya : ‘’le peuple de Guinée n’autorise plus la gestion solitaire de la chose publique…’’


[dropcap]L[/dropcap]ors de la prestation de serment du colonel Mamady Doumbouya en qualité de président de transition, le président de la Cour suprême a souligné l’impérieuse nécessité pour le chef de l’Etat de respecter le contenu de la charte de la transition. Pour Mamadou Sylla, ce document est un rempart contre toutes les dérives qui aboutissent à la mal gouvernance. Extraits…

« A l’occasion de prestation de serment présidentiel du 21 décembre 2010, j’avais déclaré que parmi tous les maux de mal gouvernance dont souffre notre pays, le plus grave dans ces conséquences immédiates et lointaines consiste à la non-exécution des décisions administratives et judiciaires. A l’évidence, la violation et la méconnaissance des lois déséquilibrent les rapports internes de la société, entraine la perte de confiance en l’Etat et font obstacle à l’épargne nationale et à l’entrée des investissements directs et étrangers nécessaires à la mise en valeur de nos importantes ressources naturelles. Elles développent la corruption et installent l’impunité.

Le moment d’investiture constitue pour tous, nouvelles autorités et citoyens, un moment d’introspection générale, une épreuve pertinente d’évaluation de la maturité de conscience citoyenne et aussi l’encrage de nos forces politiques, économiques et sociales dans la culture de l’Etat de droit. Le pacte démocratique énoncé dans la charte de la transition et l’Etat de droit supposent l’acceptation de l’hégémonie, source de l’inclination de la civilité républicaine, au respect mutuel et à l’esprit citoyen entre les acteurs du jeu politique en vue de réduire les suspicions entre adversaires politiques et de générer le consensus sur les questions essentielles de gestion des affaires publique.

Une lecture attentive de la charte de la transition permet de rappeler que le respect des lois et la caractéristique fondamentale de droit. Il implique la soumission de tous les organes et détenteurs de la puissance publique, à l’autorité de la loi et l’obéissance de la procédure prescrite. Il est le rempart contre toutes les dérives qui aboutissent à la mal gouvernance, les travers qui sapent à la fois la sécurité des personnes et de leur bien en même temps que la stabilité du pays.

Cette charte de la transition porte la signification profonde que le peuple de Guinée a franchi un épisode décisif de son histoire, qu’il n’autorise plus la gestion solitaire de la chose publique dans le secret d’un cabinet par des dirigeants qui n’auraient de comptes à rendre au peuple. Elle indique notre volonté commune de bâtir ensemble et sans exclusive une gestion collégiale des affaires de la nation.

La charte de la transition contient également la participation active à la vie de la cité des personnalités intendantes et suffisamment distantes des partis qui pourraient se situer en situation de conflit pour se donner la légitimité d’arbitre et de médiateur impartiaux en vue de leur pacification de l’espace social et politique ».

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 662 78 58 57/[email protected]