Les communes peinent à équilibrer leurs budgets



Alors que de nouveaux conseils municipaux s’apprêtent à entrer en fonction début septembre, l’heure est aux bilans pour les exécutifs sortants. Si chaque commune peut mettre en avant certaines réalisations, un constat traverse l’ensemble du pays : la décentralisation reste fragilisée par une insuffisance chronique de ressources financières.

À l’image de la Commune Golfe 6 (Baguida, Lomé), où les dépenses exécutées ont dépassé les recettes mobilisées, la plupart des 117 communes du Togo se heurtent au même problème : un décalage structurel entre charges de fonctionnement et capacités de financement.

Sur les six dernières années, Golfe 6 a mobilisé 2,78 milliards FCFA de recettes, pour 3,58 milliards de dépenses exécutées. Ce déséquilibre, que le maire sortant Kossigan Michel Agbehonou attribue à des ressources insuffisantes, illustre une difficulté largement partagée par ses homologues à travers le pays.

La décentralisation a été conçue pour rapprocher l’administration des citoyens et donner aux communes les moyens de prendre en charge leurs priorités locales. Mais la réalité budgétaire est bien plus contraignante.

Les dépenses de fonctionnement absorbent la majeure partie des budgets, laissant peu de marge pour les investissements structurants (routes, écoles, centres de santé, assainissement). Résultat : les communes peinent à offrir des services publics de qualité et à répondre aux attentes des populations.

Même avec les dotations de l’État, le compte n’y est pas. Ces transferts permettent de maintenir un minimum de fonctionnement, mais restent insuffisants pour engager des projets ambitieux ou couvrir l’ensemble des besoins locaux.

Ce constat révèle la fragilité du processus de décentralisation. Sans ressources propres solides ni mécanismes de financement adaptés, les communes risquent de rester dépendantes de l’État central et limitées dans leur rôle.

Pour beaucoup d’élus locaux, l’enjeu des prochaines années est clair : trouver un meilleur équilibre financier, renforcer la mobilisation des recettes locales, et repenser le modèle de dotations afin que la décentralisation devienne un véritable levier de développement.