Les propositions de Mohamed Traoré pour assainir l’espace politique guinéen


[dropcap]E[/dropcap]n demandant que le nombre de partis politiques en Guinée soit réduit à trois, un acteur politique relance la question de la pléthore de formations politiques enregistrées au ministère en charge de l’Administration du Territoire.

Selon certaines sources, il existe actuellement près de 300 partis politiques en Guinée. Il est inutile de dire que la plupart de ces partis politiques n’ont aucune réelle existence sur le terrain. Leur existence se limite en fait à l’agrément dont ils disposent.

Il est important que le texte régissant les partis politiques soit révisé afin de définir, en tenant compte de l’expérience tirée de ces vingt dernières années de multipartisme, de nouvelles règles liées aux conditions de création, de fonctionnement, de dissolution de ces structures.

Avant l’attribution d’un agrément, le ministère en charge de l’Administration du Territoire devrait exiger la production d’un document qui atteste que le parti (en création) dispose d’un siège à même d’offrir au minimum des bureaux à ses principaux dirigeants, une salle de réunion, un espace aménagé pour ses assemblées et capable de recevoir un certain nombre de militants. Si le siège appartient à l’un des dirigeants du parti et mis à sa disposition de celui-ci ou pris en vertu d’un bail, les documents y afférents devraient être produits. Sans ces conditions préalables, aucun agrément ne doit être accordé à un parti politique.

Le parti politique, une fois constitué, devrait être astreint à fournir périodiquement la preuve de ses activités sur le terrain en terme notamment de réunions de bureaux (bureau politique, bureau des jeunes, bureau des femmes etc.) ou d’assemblées générales. Mais le critère le plus important de l’existence effective d’un parti politique devrait être sa participation aux compétitions électorales.

Un parti politique qui n’a pris part à aucune élection nationale ou locale ne peut que susciter des questions quant à son existence sur le terrain, dans la mesure où l’une des vocations d’une telle association est la conquête et l’exercice du pouvoir.  Un parti politique incapable de prouver ces éléments ou de réunir ces critères devrait se voir retirer son agrément.

Ces mesures, loin d’être une sorte d’immixtion, dans la vie des partis politiques, visent à assainir l’espace politique pour ne laisser place qu’à ceux qui ont vraiment des ambitions pour le pays à travers leur sérieux.

Par Mohamed Traoré