Jeudi, lors d’une rencontre avec les acteurs de la classe politique, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Ibrahima Kalil Condé a assuré qu’en Guinée, les partis, au lieu d’être des forces de proposition, des instruments de participation à la gestion de la vie de la nation, se sont transformés en des instruments de propagande et de repli identitaire ethnique. Une déclaration qui ne laisse pas indifférent l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Le vice-président du parti, Fodé Oussou Fofana a invité le ministre Condé à éviter de verser dans de tels discours. Extraits.
« Nous avons toujours dit que l’UFDG est un grand parti. Nous considérons que le ministère de l’administration du territoire est dans son rôle d’évaluer les partis politiques, mais en ce qui nous concerne, je voudrais vous rassurer que l’UFDG n’a aucun problème. Nous avons, depuis 2010, participé à toutes les élections, l’UFDG est connu parce qu’il est le parti le plus implanté sur le plan national.
Si l’évaluation peut permettre au ministère de l’administration de savoir qui est qui, qui représente quoi, c’est une très bonne chose. Parce que c’est ce ministère qui délivre des agréments. Quand vous donnez un agrément à un parti politique, il faut que vous contrôliez le parti politique.
Des partis, instruments du repli identitaire ?
Venant ministre de l’administration du territoire, il faut faire très attention dans les discours concernant les communautés, les ethnies. Ce pays a souffert de ça. Comment vous pouvez imaginer qu’à l’UFDG qui est un grand parti, vous trouvez un secrétaire général toma et vous considérez qu’il ne devrait être pas à ce poste parce qu’il est considéré que l’UFDG est un parti communautaire.
A l’UFDG, nous avons un seul et unique critère, il faut être guinéen. A l’UFDG, quand tu es honnête, sincère, juste, tu aimes ce pays, tu dis la vérité, pour nous, tu es guinéen et nous sommes d’accord avec toi. La valeur d’un homme, ce n’est pas là où tu es né, ton nom et ce que tes parents étaient.
Il faut que les responsables, les commis de l’Etat, les ministres évitent de parler de communautés. Comment pouvez-vous faire des reproches à un parti politique comme le RPG en disant : ‘Nous avons compté le nombre de secrétaires fédéraux, il y a beaucoup de malinkés dans le RPG’, vous prenez l’UFDG en disant qu’il y a beaucoup de peuls et vous allez calculer le nombre dans un parti de la forêt en disant qu’il y a beaucoup de forestiers ?
Un parti politique doit respecter les normes, la loi, la charte des partis politiques. Vous devez, en tant que ministre de l’administration du territoire, veiller au respect de la charte des partis politiques et sortir des discours communautaires et ethniques. Venant d’un ministre, ce n’est pas juste.
A l’UFDG, le critère, c’est d’être guinéen. Tu es soussou, landouma, baga, kpèlè, peul, on ne cherche pas à le savoir. La porte est ouverte à tous. Ce qui nous intéresse, c’est que nous partageons les même valeurs et nous sommes dans le même parti (…). Nous sommes tous guinéens. Un peul est un guinéen, un toma est un guinéen, un kissien est un guinéen. Il est libre d’adhérer à n’importe quel parti politique.
Vous allez commencer à faire de tels débats, les gens vont regarder il y a combien de malinkés, de peuls, de soussous dans le gouvernement. On va regarder il y a combien de malinkés, de peuls et de soussous au ministère de l’administration du territoire. On va vérifier il y a de préfets malinkés, peuls et soussous. Voulez-vous cela ? Non. On n’a pas besoin de cela, car ce pays a trop souffert. Evitez de tels discours, parce que le pays en a trop souffert. Dites-nous pourquoi vous voulez évaluer les partis, évaluez-les et laissez les problèmes de repli identitaire ».
Par Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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